Algérie

Un héritage séculaire menacé Préservation du patrimoine culturel immatériel



Un héritage séculaire menacé Préservation du patrimoine culturel immatériel
Nasser Hannachi

La tradition culinaire et artisanale est en déclin. Elle s'émousse sous l'emprise industrielle. Et l'héritage séculaire est menacé par l'oubli. Le temps est plutôt à la création robotisée dénuée de toute âme et essence. Malgré l'essai d'imitation sans faute. La première
victime de cette mutation est la touche spécifique et identitaire aux produits, «métamorphosés» à la machine.
Le patrimoine culturel immatériel réapparait à chaque occasion liée à la problématique de la sauvegarde. En l'air des expressions fusent : préservons notre patrimoine sous peine qu'il disparaisse ou se confonde avec la contemporanéité.
En vain. Dans la mesure où aucune perspective pouvant amener le sens à la longévité n'est soutenue en continu.
Les diverses fêtes annuelles organisées à des dates commémoratives s'éteignent à la clôture des évènements sans larguer des chartes inhérentes à la culture «immatérielle» qui caractérisent chaque contrée du pays. Pourtant les directives de l'Unesco sont claires à ce sujet. Elles recommandent la mise en place d'une chaîne de transmission 'uvre des pouvoirs publics et aussi des associations afin d'assurer la réserve et le lien. «Les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi à quoi les instruments, objets, artéfacts et espaces culturels qui leur sont associés- que les communautés, les groupes et les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel», telle est la définition retenue par cette instance sur le patrimoine immatériel. Un canevas qui englobe des chansons, des jeux, des rituels, et autres évènements festifs. Sans oublier le savoir faire lié à l'artisanat. Si le costume nuptial de Tlemcen s'inscrit dans cette lignée dès lors que l'Unesco l'a inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, certaines configurations du genre se démènent pour perdurer dans le quota de la culture immatériel.
Le costume pourrait ouvrir la voie à d'autres reconnaissances.
On n'en est pas encore là. Un travail de longue haleine devra être matérialisé sur la scène nationale ou régionale en vue d'enraciner davantage les acquis ancestraux en déperdition par contrée.
Des experts attirent l'attention sur l'extinction du patrimoine immatériel en raison de «l'uniformisation culturelle attribuable par-dessus tout à la mondialisation, aux migrations, des populations». Et le manque de moyens est le talon d'Achille de la déperdition.
Aussi est-il question de mettre en relief la complexité de toute cette gamme ancestrale qui exige, selon des observateurs, «une méthode adaptée à des exigences particulières». Chaque région d'Algérie se distingue par ses us et coutumes plus riches les unes que les autres, se traduisant par les pratiques culinaires et vestimentaires, cérémonies,'.
Le costume nuptial fera assurément des émules pour maintenir cette sphère immatérielle expressive. En amont il faudra dégripper la chaîne de transmission en lui offrant les atouts nécessaires à la sauvegarde.
N. H.


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