Algérie

Un haut responsable algérien dénonce une «lecture volontairement tendancieuse» Réaction marocaine à la résolution 2099 onusienne sur le Sahara occidental


Le Maroc continue à s'adonner à une véritable opération de désinformation sur la résolution 2099 sur le Sahara occidental adoptée, jeudi dernier, par le Conseil de sécurité de l'ONU (consultez le texte intégral sur le site web des Nations unies : www.un.org/fr/ rubrique recherche). Dans un communiqué du porte-parole du palais royal, Abdelhak Lamrini, repris par l'agence MAP, les autorités marocaines se sont mises à déformer de manière indigne les points évoqués et expliqués par la résolution. En effet, le communiqué en question, rendu public jeudi, a évoqué l'adoption de la résolution concernant le Sahara occidental, en insistant sur «la prééminence de l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc».
Le communiqué du palais royal a crié victoire en rapportant que «le royaume du Maroc prend note avec satisfaction de cette résolution qui confirme, avec vigueur, les paramètres incontournables de la solution politique, préserve fortement les perspectives d'une relance prometteuse des négociations et clarifie, de manière précise et définitive, le cadre de traitement des autres aspects de ce différend régional».
Et de balancer aussi cette contre-vérité : «Le caractère régional de ce différend est, désormais, clarifié et précisé par un appel direct et spécifique lancé aux Etats voisins pour s'impliquer plus résolument, en vue de mettre fin à l'impasse actuelle et avancer vers une solution politique définitive. Ainsi, l'Algérie se trouve interpellée pour s'investir, de manière constructive, dans la recherche de la solution politique à ce différend régional.»
Réagissant à cette déclaration marocaine au sujet de la résolution 2099, un haut responsable algérien, ayant requis l'anonymat, a tenu à apporter des clarifications et des précisions dans la déclaration exclusive au Temps d'Algérie. Pour ce haut responsable, la déclaration du palais royal appelle à «plusieurs remarques».
D'abord, le communiqué fait état, selon notre source, de la «prééminence de l'initiative sur l'autonomie alors qu'en vérité, le Conseil de sécurité met, systématiquement et dans toutes ses résolutions, sur un pied d'égalité la proposition marocaine et celle présentée par le Font Polisario au Secrétaire général de l'ONU, le 10 avril 2007».
Le «différend régional» n'a jamais été évoqué par le texte de la résolution, a souligné le haut responsable algérien, précisant que «les deux parties au conflit sont clairement déterminées dans toutes les résolutions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale : à savoir le royaume du Maroc et du Front Polisario, en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui».
Une interpellation injustifiée
Aussi, l'interpellation de l'Algérie dans le communiqué du palais royal est «totalement arbitraire et injustifiée. Elle se fonde sur une lecture volontairement biaisée et tendancieuse.
Le nom de l'Algérie n'est évoquée nulle part dans la résolution car il revient, à titre principal, aux parties au conflit et non pas aux pays voisins, à s'impliquer plus résolument pour mettre fin à l'impasse actuelle». «Les tentatives d'impliquer l'Algérie à travers une telle lecture, dont le caractère erroné et unilatéral n'échappe à personne, resteront, comme par le passé, vaines et sans lendemain», a expliqué notre source.
Quant à la question des réfugiés sahraouis à Tindouf, le haut responsable a soutenu que «l'affirmation péremptoire et erronée contenue dans la déclaration en question (communiqué marocain, ndlr), le Conseil de sécurité demande que soit envisagé l'enregistrement des réfugiés mais en même temps, et c'est le plus important, il engage les deux parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des «mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l'homme en gardant à l'esprit leurs obligations découlant du droit international».
Le Conseil de sécurité a souligné, affirme le même responsable, «l'impérieuse nécessité d'améliorer la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés».
Par ailleurs, notre source rejette et récuse «fermement tout amalgame factice et tout lien artificiel établi entre la question du Sahara occidental, qui est et demeure une question de décolonisation reconnue et enregistrée en tant que telle par l'ONU, et le contexte sécuritaire régional ou la coopération sous-régionale au niveau du Maghreb qui ne peuvent pas servir de prétextes à un déni de justice».
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