Et ce n'est pas n'importe quel responsable! C'est une femme et une femme de caractère. Mme Nouria Benghebrit, contestée par beaucoup pour ses présumées origines juives et sa non maîtrise de la langue arabe, fait "peur" aux candidats. Ses diplômes, sa stature, sa maîtrise de toutes les questions concernant le secteur de l'Education nationale...tout un ensemble de facteurs indiquent que cette femme est bien décidée à redresser l'école. Cela ne pourrait se réaliser sans qu'elle ne fasse montre de fermeté et de rigueur et c'est cela justement qui la distingue des deux anciens ministres et de beaucoup d'autres responsables politiques. Dans ses déclarations à la presse, à plusieurs occasions, depuis sa nomination, elle a bien insisté sur la rigueur. Pas de bac politique, a-t-elle assuré dans ses différentes sorties. Et pas de tolérance pour tout acte de tricherie, a-t-elle, souligné. Des propos déjà tenus par ses prédécesseurs sans qu'ils ne joignent l'acte à la parole, mais chez cette femme, ils semblent avoir plus de force et de crédibilité. Enseignants, parents d'élèves et d'autres proches du secteur le pensent. Raison pour laquelle elle est fustigée de toutes parts. «C'est normal. Les gens sérieux, on ne les laisse pas travailler. On ne les aime pas. C'est pour cela qu'elle est attaquée par ceux-là et par d'autres. A juger par son caractère et son endurance, celle femme résistera», estiment des citoyens. D'autre part, il y a cette histoire d'Internet et de toutes les nouvelles technologies de l'information et de la communication, maîtrisés par les élèves et très peu par les professeurs. Des enseignants parlent de la "3D". Nouar Larbi, le président du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) rappelle qu'il y a quelques années c'était le professeur qui enseignait pratiquement tout à l'élève. Aujourd'hui, l'élève puise ses informations et son savoir d'Internet. Il maîtrise mieux que le professeur l'utilisation de cet outil de communication. Malheureusement, il y a une mauvaise exploitation du flux de données qui fait que le candidat se sent complètement perdu à l'approche du jour de l'examen. Voilà une autre raison du stress croissant chez le candidat. À Béjaïa, le porte-parole des adjoints de l'éducation, Ouadah, assure qu'au niveau des centres d'examen, les préparatifs vont bon train et tout a l'air normal. Seulement, du côté des élèves, "le stress et l'inquiétude sont manifestes. Ils sont plus stressés que durant les années précédentes". La raison, selon notre interlocuteur, réside dans les déclarations de la ministre et "leur caractère quelque peu menaçant". Le "déphasage" entre le professeur et l'élève est tel que de nombreux candidats, à partir de la deuxième semaine du troisième trimestre, voire avant la fin du deuxième trimestre, désertent les classes et préfèrent les cours particuliers à ceux dispensés en classe. Nouar Larbi parle même de complaisance des parents : "Les congés maladie commencent à partir du mois de février. C'est avec la complaisance de certains parents qui se débrouillent toujours pour se procurer le fameux papier qui dispense leurs enfants des études en classe." C'est dire que la relation élève/enseignant est en grande partie rompue, depuis l'avènement d'Internet et avant l'Internet, avec les cours particuliers, pourtant chèrement payés. Le taux d'absentéisme est si important que des enseignants appellent à réhabiliter la fiche de synthèse sinon trouver d'autres moyens d'imposer aux élèves la discipline d'autrefois.K. M.
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Posté Le : 01/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karima Mokrani
Source : www.latribune-online.com