Algérie

Un grand sportif qui a fait les beaux jours du MCO



Un grand sportif qui a fait les beaux jours du MCO
Alors que nous nous dirigeons vers son domicile en cette matinée, étonnement printanière comparée aux températures de saison, nous croisons M. Hammel Noureddine à l'entrée du Camp 8, à haï Es-Salam dans la commune de Aïn El Bia (daïra de Béthioua). Nous lui disons que nous avons besoin de lui et il répond de suite avec sa bonté débordante, comme à l'accoutumée «à votre service khouti. Y a-t-il des enfants à prendre en charge' Je suis là, les enfants sont la prunelle de mes yeux!».Nous lui disons qu'il n'en est rien «nous avons eu vent de votre maladie et nous vous rendons une visite de courtoisie pour savoir comment vous allez». Là, il ouvre grands les bras et nous embrasse «elhamdoulah, sahitou khouti ! Allons à la maison prendre un café !». Un de ses voisins propose de nous accueillir chez lui «ma maison est juste là, c'est plus près !». Nous nous y rendons. Nous sommes avec Mehdi, le grand attaquant du MCOran, l'international qui a écrit en lettres d'or bien des conquêtes du football algérien. Mehdi, de son vrai nom HAMMEL Noureddine, a planté ses crampons pour la première fois en 1964 dans la catégorie des minimes du MCOran.Il est retenu parmi les cadets et son talent si brillant et remarqué qu'à peine arrivé dans la catégorie des juniors, il est sollicité pour disputer son premier match en séniors contre l'équipe d'Annaba en 1967. C'est durant cette même année qu'il est également aligné parmi le onze de l'équipe nationale des juniors et de la sélection d'Oranie. En 1969, il joue plusieurs rencontres avec l'équipe nationale, notamment contre le Dynamo de Kief et l'équipe nationale d'URSS, l'occasion pour lui d'inscrire deux buts sur des centres de Salhi Abdelhamid.Cette même année, Mehdi a évolué au stade Ahmed Zabana avec le MCOran contre l'Olympique de Marseille qui alignait les redoutables attaquants Magnuson et Skoblar. Ce qui n'a pas empêché le MCOran de triompher sur le un score de 1 à 0. Et qui de notre génération et de nos aînés ne se souvient pas de ce Raymond Domenech, plus tard entraîneur de l'équipe de France, qui se démenait pour «marquer» Mehdi lors du match MCOran contre l'Olympique de Lyon au stade Ahmed Zabana' Après les deux buts de Hankouche et celui de Fréha, le but de Mehdi est venu clore le sort de la rencontre qui se termina sur un score de 4 à 2. En 1970-1971, Mehdi atteint une première consécration avec le titre de champion d'Algérie pour le MCOran et le rang de meilleur buteur du championnat pour Mehdi avec quinze buts.Il passe les années 1972 et 1973 à l'EMEPS de Beni Messous pour accomplir son service national. Il est dans son élément dans l'équipe nationale militaire qui compte les Dahlab, les Salhi, les Keddou et autres Madani, Zenir et Draoui sous la houlette du duo Makhloufi et Soukhane. C'est aussi à cette époque qu'il est intégré au NAHD. C'est avec l'équipe militaire qu'il joue contre la Belgique, l'Italie et la Syrie dans le cadre du Conseil International du Sport Militaire (CISM).Il termine son service national pour rejoindre le MCOran et l'équipe nationale Avec cette dernière, il joue plusieurs matchs, notamment contre l'Albanie à Tirana et le PSG au Parc des Princes durant la période de 1974 à 1975. Il remporte, avec le MCOran, la Coupe d'Algérie en 1975 contre le MOC. Mehdi parle d'un mauvais souvenir qu'il garde de cette rencontre, un souvenir qui lui a été offert par le coude de Barkat au menton, six points de suture. Mais dans le même temps, Mehdi avoue en exhibant son menton «cette cicatrice me fait revivre la joie de la victoire à chaque fois que je me regarde dans la glace».Au sein du MCOran en 1976, Mehdi croise les tacles et les dribles contre Maxime Bossis, Hugo Bargas, Robert Gadocha, Henri Michel de Nantes et contre l'équipe de Botafogo. Cette même année, lors d'un match de coupe contre l'USMO, Mehdi se blesse à l'avant-bras gauche, ce qui lui vaut la mise en place d'une broche qu'il garde jusqu'à aujourd'hui. Mehdi évoque ces souvenirs avec fierté. Mehdi quitte le MCO et signe successivement au RCGO, à la Sénia, à l'USMO et enfin à Béthioua qui accède à la Division d'Honneur après son arrivée.Mais le plus important chez Mehdi demeure son amour pour la formation des jeunes. Béthioua a eu raison de lui confier ses jeunes catégories à partir desquelles il a su forger des talents et les propulser dans de grandes formations. Certains évoluent actuellement dans des équipes à l'étranger à l'exemple d'Ibou et de Berrahma. En 1995, le club de Béthioua lui organise son jubilé au stade Ahmed Zabana où bon nombre d'anciens joueurs se sont déplacés. Kalem, Belloumi, Fréha, Khiari, Serridi, Kouici, Medjane, Sbaâ, Tahar, Banus, Bellahouel, Berrich, Barkat et tant d'autres ont tenu à honorer l'ancien attaquant éclair qu'est Mehdi. A l'affiche de ce jubilé, il y avait l'équipe de Béthioua contre la sélection de l'équipe nationale de 1982 et le MCOran contre l'ASMOran.Mehdi reçut bien sûr beaucoup de cadeaux mais le plus beau était cette remise de clés d'un kiosque à Béthioua par le président de l'APC de Béthioua devant les officiels et tous les fans présents. «Je me souviens, nous confie Mehdi, de ce que Kalem a dit au président de l'APC de Béthioua : «Attention eddourou alih !». Tout en entrainant les jeunes catégories de Béthioua, Mehdi a travaillé dans son kiosque jusqu'en 2007». Puis toute la grande place de Béthioua a été fermée pour des travaux d'aménagement d'une esplanade et «bien sûr les cinq kiosques que comptait la place ont été rasés».Une fois les travaux achevés, Mehdi a automatiquement intégré l'un des quatre nouveaux kiosques de l'esplanade. C'est à partir de ce moment qu'il commence à être «harcelé pour vider les lieux». Il tient bon et active dans son petit commerce pendant cinq mois. Malheureusement, la maladie le cloue au lit. Il se retape petit à petit une santé qui lui permet de reprendre son travail. Et là, «surprise ! La porte de mon kiosque a été forcée et quelqu'un s'y est installé !». Mehdi nous avoue «il a des papiers en règle ! Tout comme moi !». Nous jetons un coup d'?il sur le document ; il y est stipulé dans son article 2 que «La durée de ce contrat est indéterminée».Mehdi, dépité, nous dit : «J'ai parlé avec le président de l'APC actuel et il m'a répondu que ce n'était pas lui qui a décidé de donner le kiosque à une autre personne mais le chef de daïra ! Kalem est un visionnaire, il se doutait de quelque chose». Nous demandons à Mehdi ce qu'il attend des autorités et il répond tout de go : «Qu'on me rende mon kiosque ! Ou qu'on m'en donne un autre ! Ce n'est quand même pas la lune pour quelqu'un qui a sacrifié sa jeunesse pour hisser haut les couleurs nationales !» Mehdi marque une pause et, le regard lointain comme s'il cherche un ancrage dans ses nombreuses images heureuses, puis lâche : «Parce qu'aujourd'hui je fais du diabète et de l'hypertension yehagrouni». Discuter avec Mehdi, ou plutôt l'écouter parler, est un plaisir qu'on ne veut pas interrompre.Tout en lui est altruisme, générosité, disponibilité et fraternité. La preuve est qu'à 64 ans passés et malgré le poids de sa maladie, Mehdi continue de prendre en charge les jeunes et leur prodiguer les meilleurs conseils que lui-même a eu de ses aînés comme il aime à le rappeler. C'est un homme expansif quant aux hommages qu'il rend à ses camarades de clubs ou de l'équipe nationale. Il en parle avec force détails en mettant en exergue les qualités de tous les joueurs qu'il a connus et les appelle «shabi».




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