Le vaste projet de transition énergétique auquel aspire l'Algérie a besoin d'un véritable électrochoc pour sa revitalisation. Cet inéluctable choix vivote actuellement dans une léthargie créant une grande confusion parmi les institutions et les responsables en charge de cette mutation énergétique. Multiples tutelles, chevauchement de prérogatives, projets d'énergies renouvelables (EnR) éparpillés ; la situation qui prévaut présentement dans ce secteur est marquée par une grande désorganisation.Pourtant, l'Algérie est considérée comme étant le pays africain et méditerranéen qui dispose du plus important potentiel d'EnR au monde, indique la fédération des EnR relevant de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). Il est inconcevable qu'un pays comme le nôtre accuse un retard aussi flagrant en matière de transformation des modes de production et de consommation de l'énergie.
Les résultats de l'indice de transition énergétique 2020 établis par le Forum économique mondial repris par la fédération, classent l'Algérie à la 87e place sur un classement général de 115 pays loin derrière le Maroc (51e), le Qatar (53e)... L'Algérie détient tous les atouts dont les ressources humaines et les infrastructures pour réussir ce basculement vers l'exploitation et l'utilisation d'une énergie verte. Le terrain, en revanche, révèle une toute autre réalité.
En tout cas, la communauté européenne prépare ses nouvelles exigences réglementaires et environnementales pour l'échéance 2030. Une nouvelle donne pour le marché énergétique mondial que doit impérativement prendre en compte l'Algérie. Le défi majeur que doit relever notre pays en toute urgence est son intégration dans le marché régional des EnR. Sinon, il sera tout simplement "marginalisé dès 2030, année butoir du passage à l'énergie verte, zéro carbone", avertit cette organisation.
Selon son constat, l'Europe sera un gros consommateur de cette énergie et sera obligée de recourir à son importation à partir des pays de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). L'Algérie peut être un exportateur favori eu égard à ses atouts naturels, sa proximité, la disponibilité d'infrastructures de transport maritime performantes, (gazoducs et navires).
Pour la mise en ?uvre et le financement du programme des EnR, la fédération propose l'abandon des appels d'offres qui risquent de retarder davantage ce processus et favorise en revanche, le recours au système EPC+ (Engineering, Procurement ou approvisionnement Construction et plus). Avec ce modèle, c'est la partie réalisatrice qui finance en même temps le projet.
L'auteur du financement devient ainsi partenaire du projet en prenant en charge entièrement les éventuels risques inhérents à la construction, à la performance... Le gouvernement ne court de ce fait aucun risque car il ne dépensera pas d'argent et ne remboursera le prêt qu'avec les revenus du projet lorsque celui-ci deviendra performant.
Cette méthode peut être exploitée pour le projet des 4 000 mégawatts d'énergie solaire verte à 100% sans le recours au système hybride avec le gaz.
B. K.
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Posté Le : 04/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com