Algérie

«Un gouvernement du fait accompli qui n'ira pas loin»



Le président du Mouvement de la société pour la paix semble mal digérer sa non-participation au nouveau gouvernement que coordonne le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Abderezzak Makri qui présidait, hier, une cérémonie commémorant un triple anniversaire, le 12e depuis le décès du fondateur et président charismatique du mouvement, Mahfoud Nahnah, le trentième du mouvement et le 59e du recouvrement de l'indépendance nationale, n'a pas du tout été tendre avec la composante de l'exécutif post-élections législatives anticipées du 12 juin écoulé.
«C'est un gouvernement du fait accompli, non politique», a-t-il dit dans un premier temps avant d'enfoncer le clou, visiblement influencé par la très forte acclamation de l'assistance tassée dans une salle de la Foire d'Alger, affirmant que ce nouveau gouvernement «élitiste» est le fruit de «minorités qui n'ont pas bénéficié des faveurs des Algériens».
Poursuivant ses diatribes contre le pouvoir en place, le chef du MSP qui, selon lui, a privé son mouvement de la première place au dernier scrutin législatif anticipé pour être sorti premier, loin devant les autres partis et listes indépendantes dans 23 wilayas du pays et au niveau de trois circonscriptions électorales au sein de l'émigration, Makri a estimé que la fraude électorale est «le principal mal» dont souffre la pays. Et de lancer une prédiction concernant le nouvel exécutif affirmant sous le sceau de la solennité que celui-ci «n'ira pas loin», ajoutant que «l'Algérie est fort malheureusement un pays où les erreurs et les échecs sont continuellement renouvelés».
Le président du MSP affirme craindre que l'équipe de Aïmene Benabderrahmane «ne réussit pas le sursaut économique qui urge», estimant que cet essor économique est «le droit de tous les Algériens», non sans faire un parallèle avec bien des pays aussi bien musulmans, citant entre autres la Turquie, la Malaisie ou encore l'Indonésie que ceux du défunt bloc socialiste comme la Chine ou le Brésil qui, selon lui, ont réussi là où notre pays a lamentablement échoué alors qu'ils étaient, il y a quelques années, au même niveau. Avertissant, enfin, contre «l'apparition de nouvelles bandes», Makri a renouvelé son engagement de mener, via le groupe parlementaire du parti fort de 65 membres, une lutte sans merci contre la corruption, la promotion des libertés, les droits de l'Homme, l'ouverture médiatique, la libre constitution de partis et d'associations.
Il dénoncera également, dans la foulée, les «arrestations et autres emprisonnements pour délits d'opinion, réclamant la libération inconditionnelle de tous les détenus d'opinion».
Pour rappel, le président du MSP avait expliqué le refus de rejoindre le nouveau gouvernement par l'offre de participation au gouvernement faite par le président de la République lors de leur dernière rencontre qui, selon lui, «n'est pas de nature à nous permettre de matérialiser notre programme, ou ne serait-ce qu'une partie de notre programme». «Nous n'avons pas trouvé sur quoi débattre encore moins de disponibilité de dialoguer», a-t-il dit, affirmant que l'offre présidentielle s'est limitée à la «remise de CV (curriculum vitae) de cadres du parti, 27 au total, susceptibles de faire partie du prochain gouvernement, à raison de trois noms pour chaque poste ministériel».
Pour Makri, le MSP «ne se contente plus d'être dans la façade du pouvoir mais plutôt au c?ur du pouvoir pour l'exercer». «Nous ne voulons plus de participation mais de partenariat», a-t-il encore affirmé, non sans rappeler «l'infructueuse» expérience de l'Alliance présidentielle dont, selon lui, «les dispositions ont été foulées au pied».
M. K.


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