Algérie - Revue de Presse


L'explosion de colère de la jeunesse grecque après la mort d'un adolescent tué, samedi soir,par un policier, a fragilisé un peu plus le Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, déjà déstabilisé par un scandale mêlant son gouvernement et un monastère du Mont Athos. Depuis la fin de l'été, M. Caramanlis fait face à une série noire qui l'a considérablement affaibli, permettant pour la première fois, depuis cinq ans, au grand parti d'opposition socialiste, Pasok, de caracoler dans les sondages, ont indiqué plusieurs analystes politiques. Les violents affrontements, qui ont touché l'ensemble du pays ces deux derniers jours, « ont donné une image d'inexistence de l'Etat et ont nui à l'image de M. Caramanlis et de son gouvernement », a déclaré le politologue grec Georges Sefertzis. Andréas Grigoropoulos, 15 ans, qui faisait partie d'un groupe de jeunes qui jetaient des pierres et d'autres objets sur une voiture de police samedi, a été tué quand l'un des agents est sorti du véhicule et a fait feu dans sa direction. M. Caramanlis a adressé une lettre de condoléances à la famille de l'adolescent et assuré qu'il n'y aurait « aucune indulgence » envers le ou les responsables de sa mort. Mais le Premier ministre est en difficulté : il a dû se débarrasser, le mois dernier, de deux poids lourds de son gouvernement impliqués dans une sombre affaire d'échanges immobiliers entre l'Etat grec et le très riche monastère de Vatopédi du Mont Athos, un petit territoire semi-autonome de l'église orthodoxe.A la une des quotidiens et des journaux télévisés depuis des semaines, le scandale a beaucoup terni la réputation de M. Caramanlis qui avait réussi à se faire réélire en septembre 2007, malgré les incendies de l'été les plus violents de l'histoire moderne de la Grèce. « Son image a commencé à se dégrader avec le scandale de Vatopédi », a indiqué le politologue, Théo Livanios, de l'institut Opinion. Le Premier ministre doit, par ailleurs, affronter une grogne sociale en raison de la crise financière dont les conséquences commencent à se faire ressentir sur l'économie grecque. Une grève générale à l'appel des deux grandes centrales grecques devrait paralyser le pays aujourd'hui. Avec l'affaire Vatopédi et la crise, M. Caramanlis « a perdu le soutien d'une partie de la classe moyenne pour des raisons morales et économiques », a estimé le politologue Georges Sefertzis. « L'explosion (de colère) de la jeunesse peut enclencher une série de réactions et faire ressurgir des problèmes sociaux enfouis comme le chômage des jeunes et la hausse du coût de la vie », a-t-il ajouté. Pour le journal d'opposition de la gauche indépendante, Elefthérotypia, « l'ampleur de la colère des jeunes révèle l'énorme impasse dans lequel se trouve le gouvernement Caramanlis ». « Du cauchemar de Vatopédi, le gouvernement est passé au cauchemar du jeune de 15 ans tué et présente l'image du chaos. La Grèce ressemble à un navire sans capitaine », souligne le journal dans une tribune. « Il est évident que M. Caramanlis se trouve dans une position difficile, jamais vue depuis cinq ans », a affirmé l'analyste Théo Livanios. Il n'est pas sûr que la trêve de Noël « calme le jeu », et « il faudra sans doute qu'il recoure au début de l'année à un remaniement ministériel pour redorer son blason », a-t-il indiqué.


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