Algérie

« Un goût d'inachevé »



Comparativement à l'épreuve du Mondial 1982 (victoire contre la RFA 2 à 1) et de celui de 1986 (Irlande du Nord 1 à 1), l'équipe n'a pas négocié positivement l'entame de la compétition. Ainsi, malgré la déception du résultat, l'EN a fourni dans l'ensemble une production acceptable. En première mi-temps, nous avons réussi une bonne maîtrise des secteurs stratégiques du terrain, la zone de l'entrejeu ayant été cette fois-ci bien investie par Ziani et Matmour avec la montée rapide de Yebda et de Lacen en soutien et le positionnement avancé de Belhadj et Kadir sur les flancs. L'articulation des différents rôles s'est plus ou moins bien faite, avec une bonne mobilité. Cette maîtrise de l'entrejeu a permis de générer une bonne animation offensive, traduite par l'obtention de plusieurs situations standard qui ont failli se concrétiser (Belhadj et Halliche). Ce positionnement nous a assuré aussi une bonne assise défensive, où l'anticipation a été un atout majeur, notamment pour Bougherra et Halliche.Si les 3/4 du terrain ont fait l'objet d'une bonne gestion, ce n'est pas le cas de la zone offensive, où en termes de finish des différentes man'uvres, nous sommes restés approximatifs du fait principalement de la présence d'un seul attaquant (Djebbour), lequel d'ailleurs n'est pas à son meilleur niveau.En seconde mi-temps, les Slovènes se sont rapproprié certains secteurs, notamment la zone pré-défensive et la zone pré-offensive, ce qui leur a permis de man'uvrer dans des positions très avancées et arriver souvent dans notre surface de réparation. Bien avant l'expulsion de Ghezzal, nous avons noté une baisse de régime de plusieurs éléments et nous n'avons donc pas joué assez en percussion, le rythme de notre jeu étant devenu linéaire, le contraire de la 1re mi-temps où l'on accélérait à chaque récupération du ballon, ce qui a provoqué plusieurs fois le déséquilibre défensif de l'adversaire. Nous avions aussi une difficulté dans la réversibilité des actions (passage de l'animation défensive à l'animation offensive et vice versa). En outre, nous avons souvent procédé par des attaques placées, ce qui a permis aux Slovènes de se repositionner rapidement dans leur camp, nous n'avons pas recouru au jeu du contre rapide, dans lequel notre EN a souvent excellé. Même en infériorité numérique, nous avons eu quelques occasions de scorer, notamment celle de Ziani qui aurait dû jouer la balle en première intention, mais l'absence de lucidité a fait qu'il opte pour un autre choix. Cette baisse de régime est due, à notre avis, à la méforme persistante de certains joueurs, associée aux blessures à répétition avant et durant les stages qui ont précédé le Mondial et au faible niveau du volume de compétition d'autres joueurs dans leurs clubs respectifs.Trois facteurs qui ont quelque part biaisé la préparation à cette épreuve, nonobstant le fait que 2 erreurs individuelles, l'une technique de Chaouchi, due à un manque de concentration, et la seconde comportementale de Ghezzal, mentalement hors du coup, ont retenti négativement sur le bon rendement du groupe en 2e mi-temps. Dans l'ensemble, l'équipe est à créditer d'une production acceptable avec une prestation qui nous laisse un goût d'inachevé, car on a fait jeu égal et par certains moments nous avons même dominé cette équipe slovène, dont la réputation était surfaite, voire surdimensionnée. Toujours est-il que les enseignements tirés de cette joute vont beaucoup servir notre équipe, afin de procéder à une meilleure approche des deux prochaines confrontations (USA, Angleterre). Notre team aura à se mesurer à un autre calibre, de véritables compétiteurs, vu ce qu'ils ont laissé apparaître comme potentiel lors de leur confrontation directe. R. Bouarrata publicité  >   


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