Algérie

Un gisement de 10 milliards de dollars par an



à l'horizon 2020-2022, l'Algérie pourrait tirer des activités marines et maritimes une plus-value oscillant entre 7 et 10 milliards de dollars annuellement. C'est ce que le Dr Samir Grimes, maître de conférences à l'Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (ENSSMAL-Alger), a annoncé, dimanche à Oran, à l'occasion d'une rencontre sur l'économie bleue, conjointement organisée par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie et l'Institut français. Ces projections, qui restent à affiner par une étude en cours d'élaboration, sont naturellement tributaires de la mise en place d'une stratégie adéquate d'exploitation des activités marines et maritimes qui permettrait de capter cette masse financière, nuance l'intervenant. Autant dire qu'en l'état actuel des choses, il y a loin de la coupe aux lèvres, autant en raison de la nouveauté du concept de l'économie bleue, qui remonte aux années 1990, que du fait que l'exploitation des ressources (toutes les ressources) de la mer n'entre pas encore dans l'agenda immédiat de l'Etat dans sa politique de sortie de la dépendance des hydrocarbures. Pourtant, la chose est possible, assure Samir Grimes, en énumérant quelques-uns des segments d'activité, créateurs de richesse et d'emploi, sous-tendus par l'économie bleue (tourisme, pêche, aquaculture, recyclage des embarcations, construction navale, potentiel énergétique off-shore, transformation des produits de mer...). "Le chiffre que j'ai avancé pourrait même être sous-évalué, dans certains cas", insistera encore l'intervenant devant une assistance très clairsemée. Aux côtés de Samir Grimes, Christophe Le Visage ? océanographe qui a notamment participé à l'élaboration des politiques maritimes française et européenne, aujourd'hui consultant qui accompagne le développement des politiques maritimes intégrées et de l'économie bleue ? a, lui, particulièrement insisté sur la nécessité de développer l'économie bleue et d'exploiter les ressources des mers et des océans sans dégrader les écosystèmes en garantissant l'équité entre les Etats et les populations. Le consultant a, notamment, évoqué la chaîne des valeurs du tourisme de croisière en Méditerranée en déplorant le fait que 99% des bénéfices restent en dehors des pays de la rive Sud, l'activité étant pilotée par les pays du Nord (construction des bateaux, organisation des croisières...). "Il faut une meilleure équité" dans la répartition des richesses contenues dans les océans et les mers, soulignera-t-il. Conçue dans les années 1990 par Gunter Pauli, industriel belge, l'économie bleue (en opposition à l'économie rouge, industrielle, et verte du développement durable) est vue comme un modèle économique "futuriste" qui peut constituer une alternative de développement économique et industriel aux pays africains.S. Ould Ali


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