L'illustre Hadj Miliani tire sa révérence. Comme à son accoutumée, il nous surprend avec sa mort subite. Jovial et souriant, Miliani Hadj était de ces personnes qui apportent de l'énergie positive dans votre vie et tout autour. Je me rappellerais toujours ses débats passionnés et hautement qualifiés, autour de l'héritage matériel et immatériel de l'Algérie. Tel un ambassadeur de l'Algérie, investi d'une mission sacrée, il n'a jamais cessé de faire la promotion de la culture de son pays. Il a été également derrière des dizaines d'échanges culturels outre-mer où la promotion de la destination de l'Algérie, dans les plus durs moments de son histoire, a été sa préoccupation. Grand patriote et fin amoureux de l'Algérie, il avait à coeur de voir émerger la culture algérienne des méandres pratiques désuètes. Passionnés pour l'art et la culture et particulièrement par le théâtre, il avait l'estime des grands hommes de culture et des arts de ce monde. Son rêve aura été de faire de l'Algérie, un carrefour des cultures et des arts, à travers l'amorce d'une industrie culturelle et des arts. Il espérait tant voir se produire dans son pays, les plus grands festivals de ce monde, avec lesquels il entretenait des liens exceptionnels. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. C'est à lui qu'échoit l'institutionnalisation du festival de la chanson raï, et la modernisation de ses procédés de travail et d'organisation. Le raï était sa deuxième passion, pour laquelle il a consacré une partie de ses recherches et écrits. Très sollicité et très apprécié, il était toujours disponible pour une conférence-débat, des tables rondes, des projets de recherches avec le Carsc ou autres, C'était un virtuose dans son genre. À son actif une multitude d'écrits, d'ouvrages, de contributions dans différents domaines liés à l'art et la culture. Ses thèmes de recherche touchent à la «Théorie de la littérature»; «Sémiologie de l'image»; «Théories théâtrales»; «Littérature et société»; «Littératures orales et expressions populaires»; «Anthropologie des pratiques culturelles»; «Littératures maghrébines contemporaines»; «Economie des médias»; «Culturalité et interculturalité»; «Analyse du discours médiatique»... Ses contributions, ses réflexions et ses études dans le domaine de l'héritage tangible et intangible de l'Algérie, pourra servir de modèle dans l'enseignement national. Un exemple générationnel à méditer, car du haut de ses 70 ans, Hadj refusait de céder à cette retraite «inattendue». Je retiendrai toujours de ce grand Algérien hors pair sa soif de connaissance, son sens du devoir, son degré de professionnalisme et son savoir-vivre. Repose en paix mon ami.
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Posté Le : 03/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com