Un gardien de prison assassiné et un émigré enlevé

Tragique nuit près de Boghni Un gardien de prison a été égorgé et un émigré en vacances a été enlevé par les hordes assassines près de Boghni dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il devait être 22 heu-res quand un groupe, considéré comme important et bien armé par des témoins qui ont également signalé que certains d’entre eux avaient des gilets de la police, a fait irruption dans un bar clandestin implanté au lieudit Azaghar, entre Boghni et Assi Youcef, une petite commune de la daïra de Boghni située au sud du chef-lieu de wilaya. Ces intrus se sont présentés aux clients comme étant des policiers en train d’effectuer un contrôle de routine. Ils demandent alors les papiers d’identité aux consommateurs trouvés sur les lieux. C’est là que le gardien de prison B.S., âgé de 32 ans, travaillant à la maison d’arrêt d’El-Harrach, a décliné son identité et sa fonction. Le groupe de faux policiers lui réclamera sa carte professionnelle qu’il ira chercher, entouré de quelques terroristes, dans sa voiture garée à côté du bar clandestin. Une fois le document en mains et après avoir vérifié que B.S. était bien gardien de prison, les terroristes l’entraîneront derrière le bar où ils l’égorgeront atrocement. Ils racketteront par la suite les consommateurs avant de faire main basse sur la caisse de l’établissement. On parle de 80 millions de centimes emportés. Avant de se retirer, le groupe de terroristes a entraîné avec lui un citoyen, un émigré venu passer quelques jours auprès de sa famille en Kabylie. On est sans nouvelle de ce kidnappé jusqu’à hier en début d’après-midi. La région de Boghni, située dans le sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, est depuis quelque temps le théâtre de plusieurs actes terroristes. Des citoyens habitant les zones isolées de cette région parlent également de passages et d’intrusions de groupes armés. Selon des sources, ces groupuscules proviendraient des régions du nord-ouest de la wilaya de Bouira, comme Kadiria, Djebahia, Lahguiat, Aïn El Azerah et Oued Soufflat encore infestées. Ils traversent les forêts et maquis au-dessus d’Aomar et de Kadiria pour arriver dans la région de Tizi Ghennif et Draâ El Mizan et, de là, ils se dirigent notamment vers le massif de Boumahni et d’El Maj où ils se cachent avant d’opérer dans la région de Boghni et de Draâ El Mizan. Certes, les forces de l’ordre sont quasiment présentes partout, mais le territoire est vaste et les massifs forestiers importants. Il faut également souligner que les gens font souvent preuve d’un manque de vigilance caractérisé.   M. Chabane