Algérie

«Un frein à l'action citoyenne»



Constat - Le mouvement associatif continue de briller par sa léthargie et son absence sur le terrain.
Ce déclin qui, ne date pas d'aujourd'hui, est d'autant plus préoccupant que la nouvelle loi sur les associations n'a pas contribué à changer la donne. Les nouveaux amendements dont a bénéficié cette loi, devaient assouplir les conditions et les modalités de création d'association. Et par conséquent mettre fin à la léthargie de ce mouvement qui a trop longtemps duré.
Mais, plus d'une année après son adoption, l'efficacité des associations aussi bien nationales que locales, reste à prouver.
Un échec qui peut s'expliquer par le fait que le texte adopté par l'Assemblée national ne répond pas aux aspirations des associations existant sur le terrain de l'avis de certains de leurs présidents. Pour ces derniers, les modifications apportées à la loi sur les associations ne garantissent pas le droit à la liberté d'association. Pis encore, «elle est un frein à l'action citoyenne», a déclaré un groupe d'associations de l'Ouest algérien au lendemain de son adoption. «En instituant l'agrément administratif et la possibilité de suspension ou de dissolution par l'administration, ainsi que les diverses dispositions d'autorisation, en introduisant des amendes, l'obligation de la présence d'huissier pendant les assemblées générales, elle remet en cause le système déclaratif en cours dans tous les pays démocratiques et crée de multiples obstacles à de l'action associative bénévole», peut-on aussi lire dans cette déclaration adressée au président de la République et au président du Haut Conseil Constitutionnel. La nouvelle loi est ainsi jugée arbitraire et les associations n'y voient que le renforcement des dispositions restrictives de la loi 90-3.
Le contrôle rigoureux est imposé pour toute coopération avec une structure associative étrangère sous prétexte de mieux cadrer les fonds provenant de l'étranger. Ce tour de vis a été très mal perçu par les organisations de la société civile.
Elles ont été nombreuses à exprimer leur mécontentement face à cette volonté des pouvoirs publics à confiner leur rôle dans l'attentisme. Cette attitude a constitué un frein à l'évolution du monde associatif et a sérieusement affecté la perception de la société civile à l'égard de ce mouvement.
Il est d'ailleurs fréquent de voir ce dernier faire l'objet de critiques aussi bien des citoyens que des pouvoirs publics. Il lui est souvent reproché de manquer de plan d'action préalable, de propositions concrètes, voire de priorité. L'autre point noir qui revient lorsqu'on évoque les associations est le fait qu'elles sont «éternelles». «Logiquement elles devraient disparaître une fois que l'objectif pour lequel elles ont été créées est atteint», souligne Ahmed Adimi, professeur à l'Université d'Alger.
Il suggère à cet effet que «l'agrément des associations soit limité dans le temps et que son renouvellement repose sur le bilan annuel de l'association».
Des arguments réfutés par la plupart des associations qui appellent à l'encouragement du bénévolat à travers la mise en place d'instruments législatifs et matériels, ainsi que la levée des obstacles administratifs.


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