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Un fort désir de droite



Un fort désir de droite
Le Sénat français est revenu à la tradition qui le marque à droite. Il était passé à gauche en 2011 pour la première fois de son histoire, mais cela n'a pas duré. Ce basculement est aussi pour la droite le signal de la reconquête du pouvoir exécutif.Lyon (France)De notre correspondantPour le pouvoir socialiste français, le passage à droite du Sénat à l'issue du scrutin de dimanche est un ultime coup dur dont il ne se relèvera pas. Le deuxième effet douloureux est l'élection des deux premiers sénateurs d'extrême droite estampillés Front national (FN). Ce résultat est la conséquence logique de la défaite aux élections municipales de mars 2014 et aux européennes de mai. Ces sénatoriales peuvent être vues comme l'amorce décisive de la perte des rênes lors de la prochaine échéance présidentielle, en 2017.Les élections sénatoriales en France se font au suffrage universel et il n'y pas de sénateurs cooptés comme c'est, par exemple, le cas en Algérie. Le vote est indirect via les grands électeurs que sont les maires, conseillers municipaux, conseillers généraux ou régionaux. Depuis 2012, malgré la victoire de la gauche qui avait décroché la présidence de la République avec François Hollande et une majorité à l'Assemblée nationale (députés), il était de plus en plus clair que le suffrage direct à deux tours cachait mal le fait que le pays était globalement ancré à droite et à l'extrême droite.Une carte des forces politiques en présence ne laissait aucun doute à ce sujet, avec une gauche, tous partis confondus, qui oscillait entre 30 et 35%. Les grands électeurs, avec une sensibilité politique de droite dominante, ne pouvaient donc que faire basculer le Sénat.Ainsi, la gauche tient donc à présent les manettes d'un pays qui lui échappe, avec un fort désir de droite, même si au lendemain des sénatoriales, les commentateurs estimaient que, si la gauche avait perdu, elle faisait finalement bonne figure.Le pays échappe à la gaucheA tel point que le vice-président sortant, Didier Guillaume, réclamait dès hier matin la présidence de la commission des finances, n?ud essentiel en ce temps où les questions budgétaires sont au centre de la vie économique française tourmentée.La droite républicaine totalisait donc 188 sièges, soit 13 de plus que la majorité absolue (175), la gauche 155 et le FN 2 : David Rachline dans le Var et Stéphane Ravier dans les Bouches-du-Rhône.A gauche, les dégâts sont surtout sensibles pour les radicaux de gauche (PRG). Le Front de gauche (Parti communiste et Parti de gauche) perd ainsi trois des cinq sièges qu'il détenait (Allier, Bouches-du-Rhône, Rhône). Les socialistes ont mieux résisté.L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, réélu dimanche, brigue la présidence de la Chambre haute. Il deviendrait le troisième personnage de l'Etat et l'homme fort en cas de vacance de la présidence de la République. Avec un François Hollande à moins de 20% de satisfaction dans l'opinion publique et les successives mises au tapis électoral pour la gauche, tout est possible.Surtout que le Sénat va aujourd'hui tout faire pour gêner les initiatives législatives du gouvernement socialiste, dopé par ce résultat et par le retour, comme chef de file de la droite, de l'ancien président, Nicolas Sarkozy. Malgré ses ennuis judiciaires dont des épisodes s'écrivent chaque jour, il peaufine sa revanche avec une artillerie politique que le Sénat va en outre lui apporter.




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