Algérie

Un fonds pour la jeunesse



C?est une clause de style que d?affirmer cette évidence selon laquelle la jeunesse algérienne est le capital du pays. Faut-il encore que cette richesse humaine ne soit pas dilapidée. L?intérêt porté à cette frange de la population par les plus hautes instances de la nation témoigne d?une prise de conscience politique de l?urgence et de l?acuité de cette question laissée longtemps en suspens. Un attentisme qui n?est pas sans incidences négatives sur l?ensemble de la société car le maintien de larges pans de la jeunesse dans l?incertitude du lendemain est potentiellement générateur de crises. Les mesures déjà prises pour insérer les jeunes dans les circuits de la formation et de l?emploi se sont avérées nécessaires mais pas suffisantes pour prévenir durablement le risque de la précarité. Une formule comme celle du préemploi constitue certes un appel d?air, mais n?installe pas le candidat retenu dans un projet de carrière rémunérée. Ce n?est pas le dispositif qui n?est pas pertinent, mais son interaction avec un marché du travail fortement sélectif. Et il s?agit là d?une formule qui concerne des jeunes diplômés et universitaires. Que dire de ceux, sans doute plus nombreux, qui n?ont bénéficié d?aucune formation ou apprentissage et qui constituent le gros des effectifs de jeunes chômeurs ? Ce sont aussi ces catégories que les procédures d?aide et de soutien devraient concerner par l?octroi d?allocations de revenu minimum. Ce sont des jeunes Algériens qu?il est essentiel de préserver de toute tentation ou dérive en leur assurant un moyen de subsistance légal à l?image d?ailleurs de ce qui est pratiqué dans les sociétés les plus économiquement avancées. Le modèle du RMI, avec ses éventuelles limites, s?inscrit dans ce registre d?initiatives sans que, ici, il puisse représenter une pension alimentaire versée à fonds perdus. C?est une transition qui préparerait au contraire les bénéficiaires à entrer dans des secteurs demandeurs de bras et l?allocation pourrait être interrompue ? comme cela est le cas en Angleterre ? si le candidat refuse de manière répétée de rejoindre une affectation. Il serait en effet paradoxal que les immenses chantiers ouverts en Algérie nécessitent une main-d??uvre ou un encadrement étrangers alors les universités et les instituts de formation professionnelle du pays comptent une infinité de promotions dans tous les secteurs possibles et imaginables. Et c?est à ce niveau que se situe le préjugé terrible selon lequel les jeunes Algériens sont réfractaires à un travail dans la filière du bâtiment ou dans d?autres activités réputées pénibles. La nature, sur ce plan-là, a horreur du vide. C?est à ce genre de préjugés qu?il convient de tordre le cou en définissant des stratégies de plein emploi adaptées aux profils pédagogiques correspondant aux besoins du marché du travail dans lequel il n?y a pas de sot métier. A plus forte raison encore s?il relève d?un contrat de confiance.


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