Une avant-première le 25 juin
Le Rebelle vient d’être immortalisé par une jeune cinéaste amateur dans un film intitulé «le rebelle et l’ironie du sort». Mokrane Hammara a mis en relief la vie et l’itinéraire de Matoub Lounès.
Tout commence par le feu au village: Cette scène retrace l’enfance du rebelle, quand Matoub enfant jouant avec des allumettes a failli incendier tout le village. Puis, c’est la période du cessez-le-feu, en mars 1962, et celle d’avant l’Indépendance quand les paysans de Kabylie, à l’instar des populations des autres régions, laissent éclater leur indicible joie avec la libération proche du pays et la fin des tourments des sept années de Guerre de libération nationale. La guerre des frontières intervient et c’est Matoub soldat rebelle qui est mis en scène. Déjà, il utilise sa voix comme arme, une arme redoutable et qui dérange. Il chante la liberté et aussi la fraternité devant une guerre qu’il ne comprend pas vraiment et qui le dérange fortement. Ce fut plus tard la violence islamiste qui s’est emparée du pays, le peuple souffrait en silence. Matoub est alors kidnappé et, durant quinze longs jours et longues nuits, il est aux mains des ravisseurs qui lui font goûter la mort et dans cette angoisse indicible, la vie lui semblait avoir atteint sa fin. Sa libération, une éclaircie dans un lourd nuage, lui a permis de constater comment la région s’était mobilisée pour lui.
Loin de reculer devant les menaces, le chanteur continue son bonhomme de chemin et devant les télévisions occidentales, il accuse et condamne l’intégrisme et la violence, comme il plaide pour la reconnaissance de l’identité pleine et entière du pays. C’est enfin sur la route de sa demeure au lieudit Tala Bounane, sur la route de Beni Douala, le 25 juin 1998, que le rebelle est assassiné. Un trajet aussi riche que court dans la vie, un parcours qui a cependant permis à Matoub d’atteindre, avec ses chansons qui sont autant de cris pétris d’amour, la célébrité.
C’est cette vie qui a servi de canevas à Hammar pour son long métrage de 65mn tourné en Algérie et en France. C’est avec l’aide de l’Association Amezgun N’djerdjer et la contribution du Haut commissariat à l’amazighité que cette œuvre a été réalisée. L’avant-première du film sera projetée à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, le jour anniversaire de l’assassinat de Matoub, soit le 25 juin courant. Un neuvième anniversaire qui est célébré autrement et peut-être d’une manière qui aurait plu à l’artiste!
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Posté Le : 18/06/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com