Algérie

Un film qui pose avec pertinence la question de la diversité en France : L'Italien, plaidoyer pour les origines



En quelques années, Kad Merad 'Kaddour de son prénom complet- est devenu un comédien « bancable ». En d'autres termes, tout projet de film peut se monter sur son nom qui, désormais, brille au firmament du cinéma français depuis le succès historique de Bienvenue chez les Cht'is, où aux côtés de Dany Boon, autre franco-algérien, il a culminé au box-office à hauteur de vingt millions d'entrées en salle.Jusque-là, après des débuts timides dans la musique -en qualité de batteur- , il s'est surtout fait connaître sur le petit écran en compagnie de son acolyte Olivier Baroux, où il a fait rire les publics de France et de Navarre à travers Canal + et la chaîne Comédie avant d'apparaître régulièrement sur les télévisions généralistes où récemment France 2 et Michel Drucker lui ont consacré une soirée en prime time le samedi soir, pour annoncer la sortie sur grand écran le 14 juilllet dernier de L'Italien, réalisé par son compère Olivier Barroux, désormais passé derrière la caméra.Pour la première fois 'à peu de chose près- Kad Merad y endosse la personnalité d'un Français, de parents algériens, qui, pour mieux réussir professionnellement, se transforme en un vendeur italien. De fait, Mourad Ben Saoud se fait désormais appeler à 42 ans, Dino Fabrizzi. Et quel meilleur patronyme pour le vendeur n° 1 de la concession Maserati de Nice. Apprécié pour ses qualités de vendeur par son patron incarné par Roland Giraud, Dino est bien placé pour succéder à son directeur d'autant que ses résultats de ventes sont meilleurs que ceux de son rival Cyril Landrin (Philippe Lefèbvre). De péripéties en rebondissements le subterfuge du faux nom va être levé d'autant que la famille algérienne de Mourad/Dino habite Marseille. Il y a là Mohamed, le père (formidable Sid Ahmed Agoumi), Rachida, la mère (convaincante Farida Ouchani), Amel, la s'ur (surprenante Saphia Azzeddine jusque là connue comme brillante romancière) et Karim, le frère (discret Tarek Boudali). Si Mourad a tu son changement d'identité à son patron et à ses collègues, il l'a également dissimulé à sa famille ainsi qu'à sa fiancée Hélène (Valérie Benguigui). D'où une suite de situations frappées du sceau de l'humour pour toute la première partie du film, lequel va basculer ensuite dans la gravité et l'émotion, notamment lorsque la mère de Mourad le rappelle au rejet des faux semblants en lui indiquant l'importance de toujours savoir d'où l'on vient.Cette seconde partie de L'Italien fait la part belle au retour aux sources et aux origines. Ainsi Mourad redécouvre sa religion à travers la pratique du Ramadhan et de la prière, laquelle donne lieu à des moments d'intense émotion sur laquelle Kad Merad s'explique dans notre interview .L'Italien pose avec pertinence et finesse la question de la diversité en France, où, depuis une vingtaine d'années environ, une société à caractère multiculturel a pris le pas sur une civilisation jusque-là monocolore. Les résistances encore incarnées par une certaine extrême-droite tombent peu à peu si l'on en croit les sondages, et L'Italien a surtout le mérite de mettre en avant un phénomène de société devenu irréversible et vers lequel chemine cahin-caha une France métissée, transformée et qui, comme le montre le dénouement du film d'Olivier Baroux, peut annoncer des lendemains d'harmonie quand bien même des Cassandre en retard de plusieurs vies, continuent de prêcher la catastrophe civilisationnelle'


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