Algérie

Un film poignant sur la notion de la rédemption,et du combat intérieur



Un film poignant sur la notion de la rédemption,et du combat intérieur
Le long métrage Ennemy of way (La voie de l'ennemi), adaptation libre de Deux hommes dans la ville de José Giovanni, réalisé par Rachid Bouchareb, a été projeté en avant-première nationale, hier, à la salle El Mouggar en présence du réalisateur Rachid Bouchareb et des comédiens Forest Whitaker, Brenda Blethyn, Dolores Heredia et Luis Guzman. Le film, une coproduction algéro-française et Benelux, avec la participation de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et Tassili Films représentants la partie algérienne, a été présenté il y a deux jours en avant-première mondiale à la 64e édition du Festival international du film de Berlin sous le titre international Two men in town pour décrocher l'Ours d'Or.Le synopsis du film raconte l'histoire de Garnett, incarné par Forest Whitaker, ancien membre d'un gang du Nouveau Mexique, qui vient de passer 18 ans en prison pour le meurtre de l'adjoint du shérif. Avec l'aide de l'agent Emily Smith, incarnée par Brenda Blethyn, policière chargée de sa mise à l'épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sheriff Bill Agati, interprété par Harvey Keitel, veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint et lui empoisonne la vie. D'un autre côté, son ancien acolyte trafiquant de drogue notoire, interprété par Luis Guzman, l'amènera à une issue fatale. Au-delà de la simple problématique de la rédemption et de la réinsertion d'un détenu qui trouve refuge dans l'islam pour être guider vers la lumière, c'est aussi le combat intérieur du personnage principal pour vivre une vie simple : avoir une épouse, des enfants et une petite maison. Le film intimiste aborde ainsi la thématique de la dualité de l'être humain et de la difficulté de panser les blessures, de sortir des ténèbres qui enserrent l'âme et l'esprit pour être guider vers la lumière. Cette dualité des êtres torturés en leur for intérieur par les vicissitudes de la vie est fortement illustrée tant dans les dialogues, dans l'interprétation magistrale des comédiens que par les plans panoramiques ou la beauté époustouflante des paysages du Nouveau-Mexique est omniprésente. Un des autres personnages clefs de cette production est la nature, le désert et le soleil. Le film offre plusieurs passages panoramiques d'aube et de crépuscule d'une époustouflante beauté. Et lorsque le personnage principale n'arrive plus à se contrôler, le vent se lève, la tempête gronde et la luminosité qui baignait l'écran fait place à des séquences plus sombres, à l'exemple de la longue chute du personnage vers les limbes. Garnett, qui a résisté à toutes les provocations grâce a la bonté d'Emily, elle aussi torturée par son destin mais qui survit grâce à son altruisme et à l'amour de Theresa, interprétée par Dolores Heredia, une émigrée mexicaine qui lui offre la seconde chance tant désirée. Malgré tout cet amour et cette bonté, il succombera à son coté obscur, assailli par ses détracteurs et surtout après que son ancien acolyte lui ait fait l'affront de tabasser Theresa. Garnett, est irrémédiablement rattrapé par ses anciens démons et succombe à son côté obscur dans scène finale d'une extrême violence psychologique baignée dans une aube rougeoyante. Lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film, le réalisateur Rachid Bouchareb à confier qu'«au-delà du scenario et de la trame de l'histoire, le film est principalement axé à mettre en valeur la puissance de l'interprétation des comédiens en misant sur le jeu intérieur et non pas sur les dialogues. Il est important aussi de mettre en exergue la violence que retenais le personnage principal en opposition avec la beauté de la nature qui l'entoure». Il a ajouté : «Il était aussi important pour moi de mettre en exergue des personnages torturés intérieurement par leur destin tragique et aborder des thématique qui me sont chères comme le thème de l'émigration.»Forrest Whitaker a, quand à lui, confié que «pour incarné le personnage j'ai fait plusieurs recherches et rencontré un imam de los Angeles et des prisonniers qui se sont convertis à l'islam. Il faut comprendre qu'au delà du simple cliché, de nombreux afro-américains emprisonnés se convertissent à l'islam à cause de référents ancestraux. Ils ont besoin d'une religion qui soit forte afin de se structurer et d'aspirer à une meilleure vie. Pour moi ce rôle est important, car je suis en perpétuelle quête de personnages qui me permettent d'avancer d'un point de vue humain». Rachid Bouchareb a annoncé que le film sera diffusé dans les salles à partir du 7 mai prochain en France et en Algérie.S. B.




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