Algérie - A la une

Un fichier national pour éradiquer la bureaucratie Bonne gouvernance



Un fichier national pour éradiquer la bureaucratie                                    Bonne gouvernance
Un fichier national. Voilà deux vocables qui renvoient à eux seuls à une dimension de la gouvernance qui nous situe dans un avenir que les Algériens voudraient voir advenir le plus tôt possible. Et pour cause ! Tant d'espoirs sont suspendus à cette perspective, qui se nourrissent de toutes les vertus que l'on attribue, depuis des années déjà, que ce soit à travers la presse ou dans les interventions même d'hommes politiques algériens, y compris ceux occupant de hautes fonctions, à l'avènement d'un fichier national de l'état civil qui comporterait toutes les informations concernant les individus qui naissent, poussent et meurent dans notre pays. En somme, un fichier qui soit exhaustivement attaché à inventorier les Algériens, dans leur ensemble, de manière à favoriser, après coup, l'instauration très aisée et tout aussi indispensable, de fichier nationaux dépendant et découlant du premier, qui porteraient sur la gestion de domaines divers de la vie publique. Mais n'est-il pas vrai que ce fichier national tant attendu est tributaire d'une initiative que devraient s'autoriser, sans attendre, toutes les communes algériennes, qui s'évertuent à compter les morts et les vivants depuis des décennies ' En effet, si l'on divise cet effort de saisie des données de l'état civil en autant de communes, il en résulte que le chemin apparaît brusquement moins long et moins ardu qu'il n'y paraît. Paradoxalement, c'est également cette division de l'initiative qui suspend la réalisation d'un tel projet à la somme de toutes ces volontés conjuguées qu'il faudra dynamiser d'une manière ou d'une autre. Il semble bien que la volonté politique existe et qu'il ne manque qu'une manière de mise en 'uvre qui soit à la fois efficace, prudente, exhaustive et transparente. Quoi qu'il en soit, l'Algérie attend son fichier national numérisé afin d'intégrer, à travers les nouvelles technologies, de nouveaux modes de gestion optimisés et une nouvelle vision de l'espace-temps que cette gestion impliquera par la force des choses.
DEBUREAUCRATISER L'ADMINISTRATION
Les lourdeurs administratives sont en grande partie dues au fait que la circulation des documents à l'intérieur de l'administration dépend du bon vouloir humain et l'on sait ce qu'il advient des affaires publiques et des citoyens quand on les suspend à la seule volonté des individus. Les lourdeurs, les lenteurs ainsi que le temps imparti, pour chaque citoyen, en vue de réunir les éléments constitutifs d'un dossier dont il lui faudra souvent fournir des doubles, de surcroît légalisés, à d'autres services qui, à leur tour, ne semblent pas jouir de la confiance d'autres services, s'avèrent être des machines qui broient les meilleurs volontés et les humeurs les plus tolérantes. Ce sont d'abord les affaires des citoyens qui s'en trouvent affectées au plus haut point, sans oublier que cette condition de la relation entre l'Algérien et ses administrations affecte, d'une façon certaine, sa qualité de vie, son bien-être social et, par là même, l'image qu'il se façonne, à travers les étapes de sa vie, des institutions publiques. Dès lors, un fichier national numérisé serait le point de départ vers une véritable révolution contre les bureaucraties, la bureaucratie, le bonne, n'étant initialement née que pour promouvoir des droits communs, préserver des intérêts et des biens communs, intégrer les citoyens à la vie publique, répartir des richesses et construire des projets dans la transparence, l'équité et l'égalité. Si aujourd'hui, faire tout cela sans la bureaucratie est devenu possible, il ne le sera pour les Algériens que lorsqu'un fichier national, conçu pour ce faire, verra le jour.
POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE LOCALE...
On entrevoit bien ce qu'il est possible de faire avec un fichier renfermant des informations d'état civil sur les populations de tout un pays. Au niveau national aussi bien qu'au niveau local, les possibilités d'exploitation et de valorisation des données sont immenses. Elles commencent à partir d'une meilleure gestion des données elles-mêmes, en passant par la gestion logicielle de ces données pour des finalités d'études sociologiques, des objectifs de couverture alimentaire, des perspectives de maîtrise et d'études démographiques, des actions prospectives en matière urbanistiques, etc., jusqu'à la possibilité pour un maire ' ce n'est plus de la science fiction ' de s'adresser par Internet, d'un seul clic, en envoyant à tous ses administrés une « news letter » qui l'engage dans ses actions futures, un message important qui les implique dans la gestion de la vie publique, et à quelques-uns parmi ses concitoyens qui n'auraient pas scolarisé leurs enfants pourtant en âge de l'être, etc.
... ET UNE PLUS GRANDE TRANSPARENCE
Le mérite des logiciels spécialisés dans la gestion des données, c'est qu'ils sont inviolables et n'admettent nulle réversibilité qui ne soit d'abord prévue dans le programme qui les a conçus. De la sorte, les utilisateurs des fichiers, en leur qualité d'opérateurs, deviennent de simples manipulateurs qui exécutent des tâches et remplissent des données dans des cases prévues pour cela. Ce qui constitue en soi un gage de transparence que l'Etat donne à ses citoyens dans la gestion des affaires de la cité, qu'il s'agisse d'attribution de logements, de fichier électoral, de fichier des contrevenants au code de la route, etc.. Pour l'exemple, l'opération de retrait d'un permis de conduire à un sujet contrevenant ne pourra plus faire l'objet d'annulation du fait d'une intervention ou d'un passe-droit, de même que ce sont les données portées sur le fichier numérique comportant le détail de l'infraction qui produiront le niveau de la sanction que mérite le contrevenant et non plus une commission, dont les décisions, sans être forcément contestables, sont très souvent contestées. Il faudrait aussi des moyens statistiques très élaborés pour compter le nombre d'heures que passe un Algérien dans une administration pour avoir un document, le nombre de jours, voire de semaines qu'il met pour finaliser un dossier censé lui permettre d'accéder à un droit, le nombre de documents et leurs doubles légalisés ou non qu'il doit fournir à ses interlocuteurs de l'autre côté des comptoirs et des guichets, eux aussi pourtant des citoyens comme lui qui passent des heures à cacheter et à parapher des centaines de documents par jour. Cela n'est pas pour favoriser une cohésion humaine entre les citoyens et encore moins un sentiment de bien-être social. C'est tout le contraire qui se produit, car l'on n'est pas malheureux à cause de la bureaucratie, mais à cause de la certitude, désormais acquise chez chacun, qu'elle est très facile à éradiquer.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)