Algérie

Un faux procureur général sous les verrous



L'arrestation, lundi 16 novembre, par les éléments de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI), d'un escroc, A. S., qui a usurpé la qualité de procureur général près la cour de Constantine, a mis à nu une véritable association de malfaiteurs dont les méfaits ont atteint les rouages de l'administration publique. C'est ce qu'a révélé, hier, le procureur de la République près le tribunal de Constantine, Kadri Abdelfettah, lors d'un point de presse tenu au tribunal sis à la cité Ziadia.Une arrestation qui est intervenue, selon le conférencier, à la suite d'une communication entre une institution administrative publique et le parquet, faisant état d'une injonction téléphonique de la part d'une personne qui s'est présentée comme étant le procureur général près la cour de Constantine, à l'effet de la réalisation de certains travaux.
Après vérification du numéro d'appel, des instructions immédiates ont été données au service de la Police judiciaire par le parquet, afin de procéder à l'identification et à l'arrestation de l'appelant. L'audition de ce dernier et les investigations menées par les enquêteurs de la BRI révèleront que pas moins de six autres personnes, dont notamment deux complices avérés, sont impliquées dans plusieurs affaires d'escroquerie et de tentative de corruption d'agents publics.
Le procureur Kadri Abdelfattah a révélé aussi que le faux procureur général serait également intervenu auprès d'une administration centrale dans un dossier concernant une société étrangère basée en Algérie et activant dans le domaine de l'électronique avec la complicité de la représentante juridique de l'entreprise en question, G. M, une avocate, B. I., et deux autres acolytes, S. M. et C. A., moyennant la somme de deux millions de dinars qui ont servi à l'achat d'un véhicule. Les mis en cause ont été présentés, jeudi 19 novembre, devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine qui les a écroués et a remis le dossier au juge d'instruction.
Ils sont poursuivis, entre autres délits, pour "constitution d'une association de malfaiteurs, usurpation d'un titre attaché à une profession légalement réglementée, escroquerie, tentative de corruption d'agents de l'administration publique et complicité" conformément aux articles 42, 176, 177 alinéa 2, 243 et 372 du code pénal et des articles 25 alinéa 2 et 52 de loi n°06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
L'instruction du dossier pourrait, toutefois, révéler d'autres affaires, puisqu'un appel à témoins portant signalement et numéros de téléphone utilisés par l'accusé principal a été lancé par le parquet de Constantine au niveau national.

Kamel Ghimouze


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