Un faible taux de suivi enregistré

Les lycéens ont repris normalement les cours
Les secteurs concernés par la grève ont fonctionné presque normalement hier.
La grève générale à laquelle a appelé hier l'intersyndicale n'a pas été largement suivie. Le mot d'ordre n'a trouvé finalement d'écho qu'auprès du personnel adhérent aux syndicats. Les secteurs qui devaient être concernés par la grève en question ont fonctionné presque normalement. C'est le cas des secteurs de l'éducation, de la Fonction publique, de la poste et de la formation professionnelle. Le secteur de la santé, qui aurait répondu le plus favorablement à la grève d'hier, a observé le mot d'ordre, selon Ilyès Merabet secrétaire général du Snpsp contacté par nos soins, à hauteur de 75%. «La grève a été largement suivie dans notre secteur. Pratiquement tout le personnel médical de la santé publique a observé le mot d'ordre», a indiqué le SG du Snpsp. «Les sit-in auxquels l'intersyndicale a appelés pour la journée d'hier dans les wilayas de Bouira, Oran, Annaba et Ouargla ont vu aussi la mobilisation des praticiens de la santé publique», a ajouté Merabet. «J'ai été ce matin dans la wilaya de Bouira et il y a eu foule», a-t-il dit, soulignant qu'une marche a été improvisée à travers les ruels de la ville. «Les forces de sécurité mobilisées en force hier à Bouira, ont réagi malheureusement de façon violente. Elles ont embarqué plusieurs manifestants», a déploré en outre notre interlocuteur, faisant remarquer que tous les manifestants arrêtés ont été libérés aux alentours de 13h. Le SG du Snpsp a tenu par ailleurs à déplorer la réaction musclée des forces de l'ordre. «Nous savons que les marches sont interdites au niveau de la capitale, mais nous ignorons qu'elles le sont aussi au niveau d'autres wilayas», s'est-il demandé, précisant que le sit-in d'hier à Bouira a été précédé d'un préavis. Le SG du Snpsp a précisé par ailleurs que le service minimum a été respecté dans tous les établissements sanitaires. Contacté également hier par nos soins, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a indiqué que la grève n'a pas été suivie dans le secteur de l'éducation. «Le palier secondaire n'a presque pas été touché par le mouvement de grève», a fait savoir Boualem Amoura. «Le mot d'ordre a été par contre suivi de façon très faible dans les paliers du primaire et du collège», a ajouté le SG du Satef. Interrogé sur les raisons qui pourraient justifier «l'échec» de la grève d'hier, Boualem Amoura a indiqué que les menaces de sanctions que les nouveaux inspecteurs ont lancées à l'égard des enseignants, ont fini par dissuader ces derniers. Pour Amoura, il n'y a presque que 40% de nouveaux inspecteurs. «Ces derniers appliquent à la lettre les instructions de leur tutelle», a-t-il regretté. Boualem Amoura, qui était lui aussi hier dans la ville de Bouira, a tenu à dénoncer la répression du sit-in et de la marche devant avoir lieu au niveau de cette wilaya. «La répression de la marche et du sit-in de Bouira est tout simplement abusive et injustifiable», a déclaré Amoura, ajoutant qu'il ne comprend pas le fait que le sit-in de Bouira ait été empêché, tandis que ceux des autres wilayas ont été autorisés. «La wilaya de Bouira est devenue visiblement la capitale bis», soulignera-t-il sur un taux coléreux. Pour rappel, l'action d'hier a été initiée par l'intersyndicale pour réclamer deux sortes de revendications. Des revendications d'ordre socioprofessionnel (amélioration du pouvoir d'achat et dénonciation du Code du travail) et des revendications d'ordre syndical (levée de la répression sur les libertés syndicales). Il est à rappeler que l'échec de l'intersyndicale dans son action d'hier est le deuxième du genre depuis le début de cette année. La dernière grève, celle du 14 février en l'occurrence, a été également un échec.