C'est ce qu'il en est ressorti d'une récente table-ronde.
Samia Belaziz, adjointe au maire de Villeurbanne, déléguée à la coopération internationale, est la maîtresse d'œuvre du futur jumelage. Il s'appuie notamment sur la coopération décentralisée qui s'est déjà beaucoup développée entre le Grand Lyon (Lyon et commune limitrophes) et Sétif. Le chargé de mission de cette relation, Hafid El Maghnouji, devait en dresser un tableau édifiant, indiquant qu'un autre partenariat s'instruisait entre Lyon et Alger. Outre l'agence d'urbanisme, les transports publics ou encore le tramway, parmi les fruits les plus beaux de cette mission, il signale le projet d'un pôle de compétitivité qui s'installerait à Sétif, et travaillerait en liaison avec l'ensemble des bassins d'un réseau méditerranéen jumelés avec Lyon.
Linda Belaïdi, qui préside aux destinées de Maghreb business networking (Club Medax), replace le contexte de l'action entre opérateurs français (ou franco-algériens) et algériens. «Il faut s'ancrer dans une démarche collective», et ne pas s'engager dans des affaires à sens unique. «L'Algérie a des besoins énormes et consent des investissements énormes, mais il faut àªtre présent.» Parlant de «culture d'haleine», la femme d'affaires estime qu'il faut «être face-à-face», dans des propositions qui «apportent des vrais emplois en Algérie, et par l'investissement des bénéfices en Algérie». C'est du gagnant-gagnant qui peut largement àªtre porté par des Franco-Algériens conscients des besoins de leur pays d'origine. Tout le contraire de ce que les économistes appellent le «one shot». C'est ce que Jihad Belamri constate. Responsable de l'association Créacteur, qui appuie les projets des jeunes dans les cités, il est patron d'une société qui a une filiale en Algérie. «L'Algérie, il faut y aller avec une forte envie de rester, et de nouer des partenariats. A partir de zéro, on a pu créer à Alger Be Maghreb qui existe aujourd'hui encore. On a pris des parts de marché en luttant pied à pied contre les Chinois.»
Radia Mousli a aussi une forte envie du pays. Elle a tenté l'essai en travaillant pendant trois ans chez Cevital à Béjaïa. «J'ai été surprise par la qualité du niveau de compétences techniques, même s'il reste à valoriser la question management et gestion.»Â Pour aller en Algérie, reconnaît-elle maintenant qu'elle est revenue dans la région lyonnaise, «l'argent ne doit pas àªtre la motivation principale. En revanche, il y a des opportunités à saisir dans les projets ambitieux sur lesquels on travaille». Â
Un expatrié français a créé une société avec un Algérien, et il travaille depuis quelques mois à El Eulma dans le domaine de l'assainissement. «Maintenant, je pense, je vis, je mange, je dors à El Eulma», clame-t-il avec émotion. Milouka Hadj-Mimoune, présidente du centre social de Saint-Jean, lance un vrai cri du cœur : «La coopération et la réussite d'entreprises en Algérie doivent àªtre un appel pour nos jeunes qui sont plein de compétences, mais souffrent ici du chômage.
Ce jumelage, on l'attendait et je pense que ça ira jusqu'au bout. On a besoin de cette énergie.»Â Vaste question sociale qu'une deuxième table ronde, sur les aspects «culture et citoyenneté» ne pouvait résoudre, tant le temps était limité. Le débat est en tous les cas ouvert pour ceux qui veulent s'imprégner de la réalité algérienne. Le jumelage promis entre Villeurbanne et El Eulma, loin du folklore habituel de ce type d'échanges, pourrait àªtre un vecteur attractif. Coorganisateur de la rencontre, le Cercle des Algériens en Rhône-Alpes (CARA), qui n'en est pas à son coup d'essai, remettra le couvert d'une façon où d'une autre, particulièrement en 2011 pour célébrer son dixième anniversaire.Â
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Posté Le : 25/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com