Algérie

Un ex-otage de la base de vie de Tiguentourine témoigne 'Les terroristes voulaient emmener les otages étrangers au Mali"



Un ex-otage de la base de vie de Tiguentourine témoigne                                'Les terroristes voulaient emmener les otages étrangers au Mali
Faisant partie des otages algériens libérés, Abdelghani M., un jeune homme âgé de 33 ans, originaire de Collo, dans la wilaya de Skikda, travaille dans une entreprise algérienne de maintenance au site gazier de Tiguentourine. Aujourd'hui, libéré après l'assaut donné par l'ANP, il nous raconte les 29 heures de terreur qu'il a vécues entre les mains de ses ravisseurs sanguinaires. 'J'étais dans ma chambre dans cette base de vie lorsqu'on m'a réveillé mercredi vers 6 heures du matin par les coups de feu des assaillants. À l'instar de mes collègues, je suis sorti pour m'enquérir de la situation avant de réaliser qu'un groupe terroriste contrôlait tout le site. Les terroristes, ils étaient une trentaine approximativement. Ils portaient des tenues militaires étrangères et étaient surarmés. Ils avaient même des missiles Hawn qu'ils ont placés en direction des installations gazières", raconte-t-il. Et de poursuivre : 'Les terroristes ont commencé à faire le tri en rassemblant quelque 500 Algériens et étrangers dans un coin du foyer alors que la centaine d'otages occidentaux a été ligotée avec du fil de fer et une corde a été placée autour de leur cou les attachant l'un à l'autre. Les assaillants nous ont ensuite conduits ailleurs, nous laissant la liberté de mouvement, contrairement aux otages étrangers qui sont restés sur place, tout en leur fournissant des couvertures et de la nourriture."
Selon notre témoin : 'À aucun moment les terroristes n'ont usé de la violence envers nous. D'ailleurs, un Algérien qui a un physique d'Européen, a été mis à rude épreuve, jusqu'à ce qu'il prononce la Chahada pour qu'il soit placé avec les Algériens et les musulmans." Les terroristes ont, par la suite, expliqué leurs revendications, entre autres 'partir avec les otages étrangers vers le Mali". Abdelghani nous dira que ce discours a quelque peu apaisé leur inquiétude, contrairement aux étrangers qui étaient très abattus. 'Ce qui était certain pour nous et à travers leur accent, il y avait trois Algériens, un Tunisien, un Egyptien, un Libyen, un Français et un Canadien, parmi les 15 terroristes qui nous surveillaient", poursuit notre interlocuteur.
'Les terroristes ne s'attendaient pas à l'assaut de l'armée." 'Au deuxième jour, soit jeudi vers 10 heures, les forces de l'ANP ont commencé à bombarder la base de vie, blessant légèrement quelques Algériens par des fragments, mais surtout le chef du groupe des terroristes, que ses complices appelaient ammi Tahar, et qui était le seul à donner les ordres aux assaillants durant notre capture. Les terroristes ont riposté avec des armes automatiques en tirant à l'aveuglette. Le climat est devenu tendu et les terroristes, qui ne s'attendaient pas à cette attaque de l'Armée algérienne, commençaient à paniquer, se préoccupant beaucoup plus des otages étrangers. C'est à ce moment-là que les centaines d'Algériens et musulmans qui étaient libres de circuler ont eu le courage de prendre la fuite, en fracassant un grand portail. Une fois dehors et de peur d'essuyer les tirs de l'ANP, ils avaient levé les mains tout en criant qu'ils sont des civils. Les forces de l'ANP ont récupéré les otages en liberté avant de les conduire par bus chez les gendarmes d'In Amenas." M. Abdelghani, qui se trouve être une victime du terrorisme pour avoir perdu ses parents durant les années 1990, dans une incursion terroriste, venait de revivre une expérience tout aussi douloureuse.
A. B


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