Algérie

Un ex-émir à la barre



Dispositif sécuritaire renforcé. Route fermée à la circulation. Fouille au corps. C'est sous haute surveillance que le procès de deux terroristes, dont un ex-émir d'une seriat, s'est ouvert hier après-midi au tribunal de Béjaïa qui a été finalement reporté pour la prochaine session criminelle pour cause d'absence d'un des avocats de la défense. A la barre, Moussi Mohamed, alias Nouh Abou El Akwaâ, et Guelmi Sadek, alias Abou Ishak, devaient répondre des accusations de crimes d'appartenance et de la direction d'un groupe terroriste armé, de meurtres, d'actes de destruction, détention de matières explosives, d'armes et de munitions et d'avoir semé la terreur parmi la population.Les deux terroristes étaient, à leur arrestation début 2008 dans la ville de Sidi Aïch, en possession de PA, de munitions et de deux grenades (de type F1). Ils composaient, avec une dizaine d'autres éléments armés, la seriat Libya qui écumait la région de Tifra, sur les hauteurs de Sidi Aïch. Abou Ishak en était l'infirmier et le trésorier, opérant sous le commandement d'Abou El Akwaâ, émir de la section.Enrôlé en 1994 par le GIA à Blida avant de passer au GSPC, ce dernier a activé sous la houlette d'El Para et a pris part en 1999 à une embuscade qui a coûté la vie à 17 militaires à Sour El Ghozlane (Bouira). En 2002, il se retrouvera au Niger en passant par le Mali en compagnie d'un groupe de 40 éléments dirigé par le même El Para. De retour du Mali, après un accrochage sanglant avec l'armée malienne, il renoue avec les maquis algériens, se déplaçant de Batna à Tifra en passant par Jijel, Tizi Ouzou, Boumerdès, Lakhdaria et Meftah.A son actif, plusieurs faux barrages, incendie du CFPA de Tadmaït, attaques de la garde communale d'El Hachimia et de celle d'El Rasf (Sétif), d'un bar à Béjaïa et d'un autre à Doukane (Tébessa), où 5 femmes avaient été exécutées, embuscades à Tébessa dont une a fait 35 morts parmi les militaires et un hélicoptère militaire abattu, et l'autre à Oum El Kamakine, où 11 gardes communaux sont morts, guet-apens à Oum Ali, aux frontières tunisiennes, où deux gardes communaux et un militaire ont été tués, et kidnapping d'un parlementaire et d'un commerçant. Guelmi Sadek a, quant à lui, été recruté en 1997 par son cousin pour le compte des groupes terroristes, dont il s'est occupé des blessés, depuis 2001, avant d'être affecté à la katibat Tarik Ibn Ziyad, à Tardemt (Béjaïa), puis à la section de Tifra.Son avocat s'est absenté au procès d'hier au contraire de la défense de Moussi Mohamed qui a demandé la présence de témoins à décharge pour son client. Il s'agit de trois repentis qui ont côtoyé l'ex-émir et qui se seraient proposés pour témoigner en faveur de leur ancien compagnon des maquis.


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