Algérie

Un événement qui a failli être gâché



Un événement qui a failli être gâché
Ce n'estt pas dans les meilleures conditions que fut projeté, en avant-première, lundi dernier au Zénith de Constantine, le film El Boughi, réalisé par Ali Aïssaoui.Un film réalisé d'après un scénario de Saïd Boulmerka, inspiré de la célèbre chanson interprétée par Mohamed-Tahar Fergani. Le film, produit dans le cadre de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015, très attendu du public, connaîtra un traitement inattendu et même décevant. Le plus déçu a été sans doute le réalisateur, Ali Aïssaoui. Invité lundi dernier pour prononcer une allocution à l'occasion, il ne manquera pas de dire son grand désappointement avec amertume.«Cette salle n'est pas faite pour la projection d'un film dans les meilleures conditions, ceci n'est pas un écran de cinéma, vous allez voir une image altérée et un son qui n'est pas de bonne qualité, c'est dommage pour un film dont nous avons eu la confiance de l'Etat pour le produire», dira-t-il face au public, en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi.La réflexion de Aïssaoui résume tout. Sinon, comment expliquer qu'une ?uvre soit projetée sur un écran improvisé avec un énorme rideau de tissu blanc strié sur toute sa surface, donnant une image de piètre qualité et un son banal ' Au vu des moyens déployés et des efforts fournis, le film El Boughi méritait beaucoup mieux. Cela s'appelle du mépris pour toute une équipe qui a travaillé d'arrache-pied pour être au rendez-vous. Finalement, c'est le sort qui a été réservé au cinéma dans une ville qui a tout donné au 7e art, mais elle n'a récolté au bout du chemin que des promesses chimériques.Deux ans après l'annonce de l'événement culturel à Constantine et malgré les sommes colossales allouées, la ville n'a toujours pas de salle de cinéma digne de ce nom. «Tout ce qui a été fait n'est que du bricolage, car le vrai problème des salles de cinéma n'a jamais été posé sérieusement et tous les responsables de cet événement n'ont fait que vendre des rêveries aux Constantinois», dira un connaisseur du cinéma au Vieux rocher. Ainsi, les faits se suivent et se ressemblent.Lors d'une conférence de presse animée le 28 février dernier, au lendemain de l'avant-première du film Le patio, première ?uvre réalisée dans le cadre de la même manifestation, son réalisateur, Sid-Ali Mazif, s'est dit très étonné que Constantine n'ait pas au moins une salle de cinéma aux normes exigées actuellement.Une structure qu'elle mérite quand même. «Nous avons fait le tour de toute la ville et nous n'avons pas trouvé une seule salle qui réponde aux exigences du film, produit selon des techniques très sophistiquées, nous avons finalement fait d'énormes acrobaties pour adapter la salle de conférences de la maison de la Culture Malek Haddad en salle de cinéma conforme», dira-t-il. Ceux qui connaissent bien le cinéma mesureront la gravité de la situation, car le 7e art n'existe plus à Constantine.




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