Algérie

Un été sans rimes



La fraîcheur ne viendra pas des hauteurs de la sainte Lalla Setti, cet été. Et qu?importent le lac artificiel ou le bassin qui y ont été « érigés » à grandes pompes. Une abondance d?eau avec des poissons dedans et tout... Certains, comme pour tourner ce projet en dérision, l?appellent « l?aquarium suspendu ». D?en haut, la vue est imprenable sur une ville métamorphosée en une cité sans couleurs. Par la faute de trop de couleurs justement... et de lumières démesurées. Alors qu?à quelques mètres de là, c?est à dire dans les quartiers qui n?ont pas pignon sur rue, l?obscurité aveugle. En attendant le périphérique duquel les passagers verront l?Espagne, nous dit-on (encore une forfanterie diront les autres), les gens d?en bas lorgnent du côté de cette stèle, surplombant le quartier ancestrale de Boudghène, sans en connaître la fonction. Depuis que la ville vit apparemment dans le faste, on a oublié ces précieux platanes qui se fanent en silence. Les derniers sons du festival du Haouzi étant engloutis dans les vaguelettes du grand bassin, prisé de nuit, ces derniers temps, les autochtones pour les moins chanceux, se terrent chez eux. Et la chaleur n? y est pas toujours pour quelque chose. Dans une ville qui se rétrécit à vue d?oeil et manque de lieux de divertissement, le seul choix pour fuir l?apathie et la mélancolie est de se rabattre sur les plages limitrophes de sidna Youchaâ, Marsat Ben m?hidi et Rechgoune. Tlemcen en été, un poème sans rimes, ni cadence...


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