Des enfants et des adolescents des villes et villages de Sidi Bel Abbès, dépourvus de sites de loisirs adéquats, y sont les plus exposés.Depuis le mois de juin, il ne se passe pas une semaine à Sidi Bel Abbès sans que la nouvelle d'un décès par noyade soit rapportée par la presse locale. Samedi dernier en fin d'après-midi, le corps sans vie d'un adolescent âgé d'une quinzaine d'années a été retiré des eaux du barrage Sarno, un ouvrage hydraulique distant de quelque 20 km du chef-lieu de wilaya. Fin juillet, deux autres jeunes garçons ont connu le même sort.La première victime, âgée d'une dizaine d'années, a péri, alors qu'elle se baignait dans la piscine d'un hôtel, l'autre, âgée de 14 ans, s'est noyée dans un plan d'eau aménagé dans un chantier de construction. Durant la dernière semaine du mois de juin, le corps sans vie d'un adolescent de 16 ans a été retiré d'un plan d'eau situé dans la commune de Lamtar, à l'est de Sidi Bel Abbès. Probablement tentée par une baignade en ces jours de grande chaleur, la victime s'est noyée après avoir plongé imprudemment dans le plan d'eau dont elle ignorait la profondeur. Quelques jours auparavant un adolescent de 15 ans a trouvé la mort dans une rivière après un plongeon aventureux du haut d'un pont situé dans la commune de Oued Sefioune.Cette longue liste macabre a été inaugurée, début juin, par le décès d'un enfant de 12 ans que les sapeurs-pompiers ont repêché du fond de l'oued Mekerra qui traverse, de bout en bout, la wilaya de Sidi Bel Abbès sur 120 km environ. Six morts déjà, en deux mois, et rien ne nous dit qu'il n'y aura pas d'autres victime tant la seule préoccupation de ces jeunes gens est de fuir la chaleur de ces derniers jours, se souciant peu de leur sécurité.Loin des côtes oranaises et du témouchentoisDes jeunes sans-le-sou qui ne peuvent se permettre des vacances au soleil sur les côtes oranaises et du Témouchentois. «Pour un court moment de détente, ils n'hésitent pas à mettre leur vie en péril. Ont-ils vraiment le choix», s'interroge Hamid, un jeune universitaire de Sfisef. Il nous montre un de ces nombreux bassins de natation aussitôt fermé après son inauguration, au milieu des années 2000.Un vaste programme de construction de bassins de natation a été lancé, à l'époque des dépenses tous azimuts des plans quinquennaux, dans toutes les communes de la wilaya par la direction de la jeunesse et des sports. «Truffés de malfaçons, non clôturés, sans réseau d'alimentation en eau et de filtrage, ces bassins n'ont duré que le temps d'une campagne électorale», témoigne-t-il. Au chef-lieu de la wilaya, hormis la piscine semi-olympique et celle municipale du jardin public, les badauds n'ont d'autre choix que de squatter, aux moments chauds de la journée, les rares jets d'eau qui fonctionnent encore. Ils devront encore attendre au moins une année pour voir l'ouverture de deux piscines à Sidi Bel Abbès, actuellement en construction. L'une, olympique, située à la vieille briqueterie de la cité Bremer, l'autre, semi-olympique, implantée au quartier Le Vieux rocher.A moins que les services sociaux de l'ANP daignent rouvrir au public, comme jadis, les portes de la grande piscine de l'Ecole de gendarmerie sise au centre-ville. «Ce serait le meilleur cadeau que puisse offrir l'armée aux sans-le-sou en cette période estivale», estime un gérant de café mitoyen de l'école qui, dans sa jeunesse, fréquentait assidûment ce beau plan d'eau.
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Posté Le : 04/08/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Mammeri
Source : www.elwatan.com