Algérie

Un été de feu et d'enfer à Tizi Ouzou Canicule, robinets à sec, coupures d'électricité, forêts en partie effacées du patrimoine forestier


Un été de feu et d'enfer à Tizi Ouzou                                    Canicule, robinets à sec, coupures d'électricité, forêts en partie effacées du patrimoine forestier
A Tizi Ouzou, c'est la fournaise. En plus du thermomètre qui affiche une moyenne de 42° chaque jour, on notera les coupures d'électricité répétitives, la pénurie d'eau et les incendies ravageurs : tout un cocktail de calamités qui inquiète de plus en plus la population. Les appréhensions les plus folles sont affichées par cette même population soumise à rude épreuve des semaines durant.
Rien que pour la première semaine du mois d'août, les incendies ont ravagé plusieurs dizaines d'hectares. Des forêts sont parties en fumée en l'espace de quelques heures seulement, et c'est tout l'espace forestier et le couvert végétal qui en pâtissent.
Ainsi donc, c'est la série noire des incendies qui continue à faire des ravages au niveau de cette wilaya qui vit un été des plus torrides. Le week-end dernier, les services de la Protection civile ont dénombré 70 départs de feu dans plusieurs localités, entre autres Azazga, Bouzeguène, Sidi Naâmane, Draâ El Mizan, Tizi Ghenif, etc.
Ces feux ont détruit plus de 500 hectares de forêts, maquis et broussailles, et pas moins de 4500 arbres fruitiers dont la majorité est constituée d'oliviers et de figuiers. La journée de dimanche a enregistré, à elle seule, 21 départs de feu qui ont consumé 244 hectares et 1400 arbres dont une majorité d'oliviers au niveau de Mizrana, Iflissen, Ait Aggouacha et autres.
Bouzeguène sous l'emprise des flammes
La localité la plus touchée est sans doute celle de Bouzeguène qui a souffert le martyre durant ce mois de Ramadhan. Ce dimanche marquera les esprits des habitants de cette localité qui n'ont jamais vu autant d'incendies dans leur région. Le feu qui s'est déclaré au niveau du lieu dit Mouya s'est vite propagé à cause du vent pour atteindre les villages Ighil Zouba, Ibouyouseffen et Ath Wizgan où les flammes ont détruit plus de 40 ha de champs, de broussaille et de maquis.
Au niveau de la localité de Mizrana, à environ 35 km au nord du chef-lieu de la wilaya, plusieurs foyers d'incendie s'étaient déclarés à travers plusieurs villages, notamment Tala Mimoun, Iguer Guires, Tizi N'Bouali, Azaghar, Azroubar, Tala Toghrast, Tibecharine et Tamazirt Ourabah.
Les villages les plus touchés sont Tamazirt Ourabah, Ath Iftène, Azrou Bwar, des villages «incrustés» au c'ur de la forêt de Mizrana. La mobilisation de la population locale et de la brigade forestière de Mizrana sont intervenues à temps avant que les flammes n'atteignent les habitations. Une trentaine d'hectares et des centaines d'arbres fruitiers dont des oliviers et des figuiers sont partis en fumée.
Même topo au niveau de la commune côtière d'Iflissen où les flammes ont tout détruit à Imssounène et Iaifène. Au sud de la wilaya, au niveau de la localité de Ouadhias, le feu a atteint le village historique d'Ighil Imoula où il a décimé des oliveraies entières, avant que les éléments de la protection civile appuyés par les moyens de l'APC qui a mis à leur disposition un camion et un camion- citerne, ne puissent l'éteindre. Dans la soirée d'avant-hier, des localités entières ont vécu l'épouvante.
A Bouzguène, à 60 km à l'est de la capitale du Djurdjura, des feux immenses ont failli décimer plusieurs villages dont Ath Hendla, Ath Said, Ath Yiken, alors qu'au niveau du village de Thizouyine, le feu a été stoppé grâce à la mobilisation des habitants du village avec l'aide des citoyens du village voisin, Ath Yekhlef.
Avant-hier soir toujours, de gigantesques incendies se sont déclarés dans les maquis chevauchant les localités de Béni Yenni et Larbâa Nath Irathen,
à une trentaine kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Des villages entiers des communes d'Aït Aggouacha et de Larbâa Nath Irathen étaient placés en état d'alerte maximale tant les flammes menaçaient les habitations. C'est le cas des villages Aït Mimoun et Taddarth Oufella. Il y a trois jours, le pire a été évité de justesse au niveau de la localité d'Azazga,
à 35 km à l'est du chef-lieu de la wilaya, où un immense feu s'est déclaré au niveau du village Cheurfa, et qui a atteint le village Aït Bouadha. On citera aussi 1335 oliviers qui ont été anéantis durant le mois de juin et 117 embrasements qui ont causé la perte de 304 hectares de forêt, 244 autres de broussailles et un hectare de blé au mois de juillet.
Coupures d'électricité et d'eau, sources de la colère des citoyens
Par ailleurs, les coupures d'électricité, que ce soit au centre-ville de la wilaya de Tizi Ouzou ou dans plusieurs localités à travers la wilaya, ont provoqué la colère des citoyens. Plusieurs actions de protestation ont été observées.
Dimanche dernier, à titre d'exemple, les villageois de Tala Gahya, dans la commune d'Aït Aissa Mimoun, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, sont sortis dans la rue pour réclamer l'aide des autorités locales qui sont restées les bras croisés face aux doléances et aux intempestives coupures d'électricité, surtout au moment de la rupture du jeûne. Les habitants ont ainsi barricadé la route qui a été fermée à la circulation toute la matinée. Les habitants de Aïn El Hammam, Tizi Ghennif, Sidi Naâmane et bien d'autres localités vivent aussi au rythme des chutes fréquentes de tension.
Pour boucler la boucle, la pénurie d'eau est venue se greffer à cette situation des plus intenables. Au moins une journée sur deux des protestations sont observées à travers les quatre coins de la wilaya depuis le début de la saison estivale. Les habitants de la ville de Bouzeguène, ceux de Makouda ou encore les habitants de Larbaâ Nath Irathen sont descendus dans la rue, ont procédé à la fermeture des routes et interpellé les services concernés, espérant que leur action aboutisse.
Enfin, cerise sur le gâteau, la canicule! La montée en flèche des températures vient appuyer ces nombreux fléaux. Le CHU est pris d'assaut': pas moins de 975 malades ont été transférés à travers les différents services du CHU Nedir-Mohamed durant la première quinzaine du mois de Ramadhan, un chiffre qui a été multiplié par deux depuis. Toutes les 24h, une moyenne de 100 à 140 patients est examinée au niveau des urgences.
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