Algérie

Un état des lieux peu reluisant à Tizi Ouzou



Un état des lieux peu reluisant à Tizi Ouzou
Dans certains lieux, le décor frise l'insulte, dans d'autres c'est tout à l'honneur de ces vaillants martyrs qui ont versé leur sang pour l'indépendance du pays.Parler aujourd'hui de la situation dans laquelle se trouvent les cimetières et les carrés de martyrs de la Révolution au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, wilaya historique qui a grandement contribué à l'indépendance du pays (La Wilaya III disposait d'un effectif de 12 000 combattants, entre moudjahidine et moussebiline, dont 8000 avaient été tués pendant l'opération Jumelle en 1959), est une tâche ardue.
L'entretien de ces cimetières qui dépasse de loin la centaine au niveau de toute la wilaya, où l'on compte de grands cimetières, à l'instar de celui de M'douha (1200 tombes) et dont la gestion relève spécifiquement de l'APC de Tizi Ouzou et du musée du Moudjahid, ou encore celui de Timliline, dans la commune de Timizart, qui compte 498 tombes, d'Ath Ali à Béni Kouffi, avec plus de 100 tombes, de Adila, à Tizi Gheniff (90 tombes), et qui sont bien entretenues, il est aisé de dire que le reste des cimetières et des tombes de martyrs dont certaines se trouvent dans des carrés familiaux, laissent à désirer.
«L'entretien de ces cimetières relève directement de la compétence des APC, conformément au décret exécutif 65/2000», nous apprends Chabane Hemcha, chef du service Patrimoine à la direction des moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou. Il nous apprend aussi que la wilaya a bénéficié d'opérations de restauration et que son service, comme organe de contrôle et de suivi, travaille de concert avec l'association Tagrawla 1954-1962, que dirige le vaillant moudjahid Aït Ahmed Ouali dans le but de mener à bien l'ensemble de ces opérations.
Contacté, le président de l'association Tagrawala nous apportera plusieurs éclairages sur ces opérations. Il nous apprend que durant l'année 2011, 26 opérations de restauration de cimetières pour une enveloppe globale de 400 millions DA ont été menées dans plusieurs localités, à l'instar de celles de Tikobaïne (Ouaguenoun), Aït Boumehdi, Tiroual, Tiguemounine, à Aït Aissa Ouyahia (Illitène, où il ya eu un déplacement de 78 tombes de la haute montage vers le village, à Timizart, Ath Bouada, Iguer Mehdi ( Ath Siki)...
Une autre enveloppe vient d'être allouée à l'association, nous apprend toujours son président. De l'ordre de 20 millions DA, elle est destinée à couvrir la réalisation de 17 opérations dans certaines localités comme à Bounouh, Mechtras, Ihghil Lmal, Ighil Imoula, Zeboudj Kara, Tirmithine, Ath Menguellet, etc. Il nous apprendra également que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a, pour sa part, attribué une enveloppe de 400 millions DA à la wilaya dans le cadre du Cinquantenaire de l'Indépendance et qui, à son tour, les attribue aux communes pour l'entretien des cimetières.
Une véritable honte !
Malgré toutes ces opérations de restauration, il n'en demeure pas moins que de nombreux cimetières n'ont de tels que le nom. Les autorités locales n'assurent pas les missions qui leur sont dévolues. Au sujet de la situation dans laquelle se retrouvent certains de ces cimetières, Aït Ahmed Ouali n'a pas caché son dépit, voire même son sentiment de révolte. Il nous dira fort à propos : «Il est regrettable de dire que dans certains cimetières, on y trouve de tout.»
Il pointe du doigt les responsables locaux : «Il existe pourtant des clôtures, mais qui sont fissurées, écroulées et les portails sont ouverts aux quatre vents. Certains sont une véritable honte, comme c'est le cas à Tizi Rached où le cimetière est transformé en une véritable décharge.» Cette situation n'est pas propre à Tizi Rached. Dans d'autres localités, des tombes de chouhada sont éventrées. C'est le cas du cimetière de Tigzirt qui est souvent inondé et touché par des mouvements du sol. A M'Douha, le plus grand cimetière de la wilaya, les moniteurs d'auto-école ont érigé un circuit à l'intérieur même. Rien que cela !


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