Algérie

Un état des lieux par le chercheur Mohamed Bemmeddour



Un état des lieux par le chercheur Mohamed Bemmeddour
Ala fois écrivain et chercheur en patrimoine, le conférencier n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour affirmer que La Casbah d'Alger est à l'agonie. Il s'interroge si on peut, aujourd'hui, sauver son histoire.Il estime que La Casbah, témoin authentique de l'histoire de la culture algéroise, s'efface en entraînant avec elle ses coutumes et ses traditions purement locales. «Cette vieille cité de Beni Mezghenna perd ses membres à travers la disparition de ses humbles mausolées, de ses imposantes mosquées, voire d'une manière croissante ses prestigieuses douriette, fontaines, hammams ? tout ce qui constitue son patrimoine de haute valeur universelle», rappelle-t-il.L'auteur de Alger à travers les temps, Mohamed Benmeddour, s'interroge : avec la situation actuelle, peut-on envisager l'urgence de la réhabilitation de La Casbah d'Alger avec le plan des secteurs de sauvegarde et les opérations interminables ' «Je pense, dit-il, que non du fait que plusieurs facteurs indiquent la volonté de détériorer cette cité millénaire alors qu'elle a coûté déjà 9200 milliards.»Et l'orateur de se poser la question suivante : que veut-on faire de La Casbah ' D'après lui, on la commémore chaque 23 février soit par des mascarades, soit par des concerts de musique sponsorisés à coups de centaines de millions. A son avis, le 23 février devrait être une journée de bilan et d'évaluation et non de folklore «tissé dans des mensonges sans fin».S'appuyant sur des statistiques fiables, Mohamed Benmeddour fait un état de la situation, arrêtée le 17 décembre 2012, et ce, en tant que responsable de la cellule d'écoute et d'information en charge de La Casbah d'Alger. «Conformément aux états de l'APC casbah en 1962, nous découvrons 1523 maisons de style mauresque.Par contre, dans les états des projets de valorisation de La Casbah d'Alger ??Etau, Unesco'', on trouve 1700 maisons dont 1200 de type algérois. D'après un autre rapport établi en septembre 2008, La Casbah comptait 2189 parcelles, soit 63% de bâtisses restantes et 17% vides, 10% en état de ruine et 10% fermées ou murées, ce qui équivaut à 100% du patrimoine kasbadji», éclaire t-il.En rapport aux états de la commune coloniale de 1962, sur les 1523 bâtisses, «nous avons 982 de type algérois et 541 immeubles intra-muros du périmètre de sauvegarde. Selon mes états de recensement, nous avons à la date indiquée 630 maisons traditionnelles avec 187 vidées et murées, ainsi que 893 assiettes vidées autour de 1962 à 2012.Avec plus de détail, nous avons 292 propriétaires, 151 maisons wakf, et 187 maisons vidées. Depuis décembre 2012 à ce jour, nous perdons encore 31 bâtisses, ce qui nous donne 630 bâtisses (moins 31)». Devant cette alarmante situation, l'orateur s'interroge encore : où va ce noyau de notre capitale, vitrine et perle de la Méditerranée ' Qu'adviendra-t-il de ce lieu de mémoire et patrimoine mondial 'Toujours selon le conférencier, aujourd'hui on est en train d'assister à une arnaque vu que des maisons qui ont été soi-disant confortées par des étaiement se sont effondrées. Ce natif de La Casbah est convaincu qu'il faut dépoussiérer toute cette politique qui en train de tourner autour de citadelle.«Pour moi, ce sont des prédateurs. Ce ne sont pas des gens qui veulent réellement sauver La Casbah. Je souhaite qu'il y ait un commissariat constitué d'archéologues, d'architectes et de techniciens spécialisés dans les métiers de la restauration, sous l'égide du président de la République. Cela nous permettra peut-être de créer une école de restauration algérienne. Ainsi, on pourra sauver non seulement La Casbah d'Alger, mais également toutes les Casbah d'Algérie», conclura-t-il.




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