Réaction ? Machi bled (ce n'est pas un pays), bled khorti (pays du mensonge), bled Mickey (pays de Mickey Mouse) ! Combien de fois avons-nous entendu ces phrases 'Des millions de fois certainement. L'Algérien les prononce presque machinalement à chaque fois qu'il est confronté à un problème qu'il n'arrive pas à résoudre. Il n'y a pas d'eau ' C'est la faute au pays. Il y a une coupure d'électricité ' C'est la faute au pays. Il a trop plu ' C'est encore la faute au pays. Nos villes sont sales ' La faute incombe encore et toujours au pays. L'Algérie est le bouc émissaire tout désigné à chaque fois. Nous dénigrons notre pays, nous le sous-estimons, le dévalorisons. Pis encore, nous le remettons en cause pour un simple dysfonctionnement ou une erreur humaine.Les réactions sont tellement disproportionnées, des fois, que nous avons du mal à les comprendre. En effet, il suffit que l'équipe nationale de football perde un match...amical pour que des voix s'élèvent pour crier à l'incompétence des dirigeants et appeler au changement...politique, économique et social, sous prétexte que les politiques adoptées jusque-là n'ont pas porté leurs fruits. Notre impatience légendaire n'explique pas tout. Le problème est beaucoup plus profond. Nous n'avons pas confiance en notre Etat et ses institutions. Mais pas seulement. Nous doutons de tout : de la capacité de nos entreprises à produire qualitativement, de la compétence de nos enseignants, de nos médecins et de nos ingénieurs, du potentiel de notre jeunesse et de la valeur de nos artistes et nos sportifs, entre autres. Bref, nous avons du mal à faire confiance à tout ce qui est algérien. En revanche, nous ne nous faisons pas prier pour jeter des fleurs à tout ce qui vient de l'étranger, notamment d'Europe. Cet état d'esprit relève de la «défiance généralisée», selon les psychologues. «La défiance surgit lorsque la confiance a été trahie et signale une blessure. Au niveau social, elle s'installe lorsque les individus ont le sentiment d'être abusés par les institutions. Quand elle devient systématique, le dialogue social se complique, les individus se replient et l'avenir s'assombrit», a affirmé à ce propos Michela Marzano, docteure en philosophie, chercheuse et professeure des universités en France, dans un entretien accordé récemment au magazine mensuel spécialisé Psychologies. Cette défiance génère, souvent, une perte de confiance en soi et c'est ce qui semble nous arriver depuis quelques années. Pour beaucoup d'entre nous en effet, «nous ne valons rien comparés aux autres ». Est-ce vraiment le cas ' Les pays auxquels nous nous comparons le plus souvent sont-ils bien gérés comme nous avons tendance à le croire ' Rien n'est moins sûr...
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Posté Le : 19/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Imoula
Source : www.infosoir.com