Algérie

Un Etat clandestin


L'année 2023 est sur le point de rendre l'âme. Et c'est tant mieux sommes-nous tentés d'écrire. La fin de cette année, classée «annus horribilis», a été surtout marquée par le terrible drame que vit le peuple palestinien. Jamais, peut-être, de mémoire d'homme, un pogrom aussi tragique n'a été perpétré par un Etat clandestin, soutenu à bout de bras par ses amis déclarés, mais aussi par les «normalisateurs» connus de tous.L'année qui s'achève est aussi marquée par le climat qui part carrément en vrille, tant la colère des éléments devient imprévisible. C'est que face à la force prodigieuse de dame Nature, c'est l'homme qui continue à causer le plus de mal à une planète d'abord malade de ses habitants. De larges superficies terrestres risquent de se voir englouties sous la mer, au vu de la montée du niveau des océans déréglés par des cycles saisonniers qui ne sont plus les mêmes qu'il y a trente ou quarante ans. La COP28 tenue à Dubaï, une mégapole sortie des sables, a appelé, sans trop y croire, à l'accélération de l'action climatique et à une plus grande ambition face à l'escalade de la crise climatique.
La nouvelle année qui arrive à grandes enjambées, sera-t-elle meilleure ou plutôt moins dure pour une population mondiale gagnée par la peur d'un lendemain de plus en plus incertain ' Tout ça parce que l'homme n'a pas pire ennemi que son prochain, tant chacun a peur de perdre sa croûte et ne veut surtout pas la partager avec personne. De nombreux peuples, riches ou pauvres, se laissent aller vers un fatalisme de mauvais aloi, qui a accaparé les c?urs et les esprits. Les relations internationales ne sont plus les mêmes et ne répondent plus à aucun principe, à part tirer la couverture de son côté et tirer les ficelles des guerres de demain dont personne ne peut savoir de quoi elles seront faites ni qui seront leurs victimes.
Pour revenir au drame qui se joue en Palestine, près de 16.000 personnes massacrées en six semaines, celui-ci n'a pas réveillé les consciences chloroformées ni donné des nuit blanches à ceux qui ont pris pour «nouvelle religion», celle de marcher sur des cadavres pour bâtir de nouveaux empires où les gnous serviront de festin royal aux fauves jamais rassasiés. Une peine partagée est une demi-peine. Demain il fera jour, peut-être...