Un entrepreneur met en échec un réseau

Yanik et Selim, deux citoyens Maliens résidant en Algérie ont été arrêtés dernièrement par la police pour escroquerie et usurpation d'identité. L'affaire qui date depuis début février a été découverte grâce au concours de Rahmouni Nouri, propriétaire d'une société d'import export. Les accusés ne sont, selon ce dernier, que « les pions d'une grande mafia malienne ». Tout a commencé lorsque, le mois dernier, Rahmouni Nouri de Biskra reçoit une lettre au niveau de son entreprise, émanant d'une certaine Mme Sola qui disait en résumé « je suis la femme d'un haut responsable des services de renseignements de l'Afrique du Sud, les comptes de mon mari sont bloqués et j'aimerai aider mon fils à investir son argent en Algérie ». La lettre était aussi accompagnée d'un numéro de téléphone, l'indicatif laissait croire que l'appel venait d'Angleterre, or l'enquête de la police a révélé que Mme Sola est un homme qui utilise des applications sur Internet pour modifier sa voix et pirater les lignes téléphoniques britanniques. « Après avoir reçu cette lettre, je suis allé me renseigner auprès de l'ambassade, et à ma grande surprise je n'étais pas le seul, l'ambassade reçoit une dizaine de plaintes par semaine » affirme M. Nouri. Ce dernier annonce également un autre modèle de lettre circulant en ce moment. Cette missive émanerait de « la femme d'un réfugié politique originaire du Sud Soudan qui veut aider ses enfants à s'installer dans un pays musulman » dit-t-il, avant d'ajouter que « ces gens ciblent bien leurs victimes, généralement des chefs de petites entreprises, ils jouent souvent la carte de la religion et du geste humanitaire et arrivent par je ne sais quel moyen à manipuler les gens et les convaincre de les aider ». Il est à noter que l'aide qu'ils demandent semble insignifiante par rapport à ce qu'ils promettent en retour, « Yanik m'avait demandé une aide financière de 600 euros contre un investissement de 548 millions d'euros... J'ai appris auprès de la police qu'ils disparaissent une fois l'argent en poche ». Portée devant le tribunal de Sidi M'hamed, l'affaire est reportée à la semaine prochaine. M. Nouri, traité en héros dès la fin de l'audience, a déclaré à la presse avoir « fait cela pour l'intérêt public... je n'attend ni récompense ni dédommagement puisqu'ils ne m'ont rien pris ». Pour aider la police à arrêter les deux escrocs, il s'est fait assister par son ami Abdelkader, traducteur, afin de mieux communiquer le lieu du rendez-vous, où des agents de la police habillés en civil sont intervenus.