Pour se laver des souillures qui résultent de ses rapports de copinage politique avec l'ancien système, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) annonce, à travers un communiqué rendu public, samedi 13 juin, son intention de changer sa dénomination à l'occasion d'une prochaine assemblée générale. La visée est-elle sincère d'aller vers une mue profonde de l'organisation patronale, qui faisait la pluie et le beau temps, du temps de l'ex-Président Bouteflika, ou c'est seulement l'habit qu'on veut changer pour épouser le courant de la rivière ' C'est la première évidence du message qu'on tiendra, justement, à souligner dans cet esprit, soit la sincérité et l'engagement qui animent les intentions des chefs d'entreprises, de dissocier les préoccupations économiques de la chose politique. Plus tranchant dans ses nouvelles ambitions, le FCE interdit, ce qui devrait normalement couler de source, toute activité politique sous sa couverture. Est-ce tout simplement possible de fuir la politique quand on est une organisation patronale qui ne peut pas rester totalement indifférente, face aux programmes de partis ou de dirigeants à la tête des institutions du pays qui, eux, ne peuvent absolument pas séparer l'économie de leur aspiration politique' Pas d'esprit partisan, oui, mais l'influence de la politique sur l'économie ne peut garder loin les chefs d'entreprises et les hommes d'affaires, il faut juste que les liaisons se traduisent dans la recherche de l'intérêt du pays et pas des intérêts étroits. Cet d'état d'esprit allergique à la chose politique ne peut que décrire le profond traumatisme subit par l'organisation patronale, écimée par les scandales judiciaires qui ont éclaboussé ses principaux acteurs, et qui se lance à la recherche d'un nouveau souffle, en commençant par le changement de ce sigle qui lui colle à la peau, et qui rappelle à l'opinion publique ses frasques avec l'ancien système, tout en voulant présenter patte blanche sur le plan politique. L'organisation qui se prépare ainsi à un changement radical, s'engage à participer pleinement à l'essor économique du pays, en se refusant d'accomplir une quelconque autre mission qui n'est pas la sienne, tient-on à souligner. Y a-t-il une partie ou des parties qui tenteraient, aujourd'hui encore, de lui faire accomplir une autre mission qui n'est pas la sienne, ou cela n'est-il qu'un message qui voudrait tenir au loin toute tentative dans ce sens ' Aussi, l'opportunisme et le profit qui ont façonné l'organisation n'étant plus de mise, il est capital de voir qui lui reste encore fidèle au sein de son ancienne configuration, notamment après les démissions tombées dans le sillage des incarcérations qui ont touché ses membres les plus influents. Il est indispensable pour l'organisation de refaire ses forces sur des bases saines. Et, il n'est pas évident que cela puisse arriver juste en procédant à l'enterrement du FCE, lors d'une prochaine assemblée générale de ses adhérents et laisser entendre qu'on se lance dans une nouvelle ère, la construction de l'Algérie nouvelle à laquelle aspirent les Algériennes et les Algériens. L'Algérie nouvelle qui attend de ses entrepreneurs, au sein de cette organisation ou d'autres, la création de la richesse et de l'emploi. Au-delà de ce principe fondamental, les sigles et les discours font office de décor.
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Posté Le : 15/06/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com