«Un enjeu pour l'histoire de l'Algérie»

Importance - «Ce site est vraiment une clé de la connaissance de l'histoire de l'Algérie et du Sahara médiéval. Il nous permet également de mieux connaître l'histoire du Sud algérien et des Berbères.».Patrice Cressier a présenté brièvement les différents monuments de Sedrata (Mosquées, palais, maisons...) et a exposé les problèmes que pose l'urbanisme lequel dénature la typologie originelle, l'héritage berbère et l'antiquité locale et orientale.
Il a fini par évoquer la question de l'hydraulique et d'exploitation des ressources en eau. «La possible origine de la disparition de Sedrata a été, en fait, une crise écologique liée à l'abaissement de la nappe phréatique et à l'assèchement des puits artésiens qui alimentaient le système hydraulique», nous a-t-il expliqué. Pour sa part, le chercheur spécialisé de l'Occident musulman médiéval Cirylle Aillet, nous a rappelé que Sedrata a été un grand site de commerce transsaharien au Maghreb et en Algérie médiévale entre le Xe et le XIIIe siècle.
«Il s'agit aussi de l'un des sites archéologiques les plus importants au sud de l'Algérie, notamment pour les contextes sahariens et berbères», nous a-t-il dit. «Toutefois, a-t-il ajouté, nous avons tenté de rassembler une synthétique de connaissances sur Ouargla et Warjlan à l'époque médiévale à partir des sources arabes et de la documentation coloniale et de toute une documentation inédite laissée par Marguerite Van Berchem.» Le manuscrit inédit du livre que cette dernière n'a jamais pu publier, est composé de 400 photographies et d'un plan inédit du site archéologique. Ce qui permet de constituer une base de départ inédite sur la région de Ouargla et d'espérer pouvoir reprendre l'étude archéologique des sites par des prospections pour des fouilles ponctuelles à l'avenir. «Ce site est vraiment une clé de la connaissance de l'histoire de l'Algérie et du Sahara médiéval. Il nous permet également de mieux connaître l'histoire du Sud algérien et des Berbères.
C'est aussi un ensemble artistique absolument exceptionnel avec des stucs qui posent beaucoup de problèmes d'identification et d'origine. Donc un ensemble dont il faudrait reprendre l'origine. C'est à notre avis, un enjeu pour l'histoire de l'Algérie.» Le chercheur souhaite que ce projet soit franco ou euro-algérien. «C'est à l'Algérie de prendre en main la protection de son patrimoine et le développement de ses études sur ce site absolument exceptionnel. Nous aimerions apporter à des équipes algériennes le fruit de notre travail sur les archives et les sources de cette documentation inédite et dans l'esprit d'un projet franco-algérien.»