Un engouement mitigé

Après 3 semaines de campagne électorale sans grand bruit à Constantine, marquées par la morosité, le double scrutin du renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) a débuté timidement le matin. La présence peu remarquée des représentants des partis politiques devant surveiller le scrutin a été le fait saillant de cette journée.Dans la capitale de l'Est, à l'exception de quelques affiches et rassemblements dans des salles fermées, les candidats étaient peu actifs sur le terrain mais très visibles sur la Toile. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ont continué à faire campagne sur les réseaux sociaux tout au long de la journée d'hier, et ce, jusqu'à la dernière heure.
Pour la deuxième fois consécutive (après les législatives du 12 juin 2021), les électeurs choisiront leurs représentants selon le mode de scrutin de liste ouverte à la représentation proportionnelle avec vote préférentiel.
Le corps électoral de la wilaya compte 604 948 électeurs selon le représentant local de l'Anie, qui a consacré 215 centres de vote à travers la wilaya, encadrés par près de 22 000 personnes. 72 listes étaient en compétition, 9 listes pour l'APW et 63 pour les 12 APC de la ville des Ponts. Sur les 9 listes de l'APW, 8 représentent des partis politiques dont le FFS, le RND, le Mouvement El Binaa, et une liste indépendante. Quant aux listes représentatives des Assemblées des douze communes, elles sont au nombre de 63, renfermant des alliances d'indépendants, à l'exception de la commune de Messaoud-Boudjeriou regroupant 3 listes émanant des parties FLN, RND et MSP. Pour le déroulement du scrutin, une affluence timide a été observée depuis le matin. Au centre de vote de la cité Emir-Abdelkader, l'un des quartiers les plus peuplés de la ville des Ponts, ce n'est que vers 10h que de petits groupes épars ont commencé à arriver pour accomplir leur devoir électoral. Pour les différents encadreurs, les bureaux de vote n'ont jamais fait le plein, avant midi. Il y a une certaine habitude qui fait que les femmes ne sortent pour le vote que l'après-midi.
Dans les autres localités, de petites files d'attente ont toutefois commencé à se former à partir de 13h, notamment à El-Khroub, Aïn Smara, Didouche-Mourad et Zighoud-Youcef, mais, globalement, l'engouement est resté mitigé. À la nouvelle ville Ali-Mendjeli, l'anarchie avait pris place. En effet, des dizaines de personnes se sont rendues aux bureaux de vote pour réclamer leur carte d'électeur qu'ils attendent depuis plus d'un mois.
«Une confusion et des failles» que les électeurs n'ont pas manqué de dénoncer. Plusieurs personnes n'ont pas reçu leurs cartes. Il s'agit notamment des derniers relogés au niveau de cette nouvelle ville qui ont dû changer d'adresse depuis plus d'un mois.
Par contre, des facilitations ont été accordées pour le déplacement des électeurs où plusieurs bus de transport public ont été réquisitionnés pour les transporter et d'ailleurs, on pouvait lire «transport gratuit pour les électeurs» desservant toutes les destinations.
À vrai dire, Constantine est une wilaya dont les taux de participation aux différents scrutins organisés depuis 2009 ne cessaient d'observer une courbe descendante.
Ilhem Tir