Algérie

Un eldorado du négoce et de la débrouillardise Marché de gros de Chelghoum Laïd (Mila)



Un eldorado du négoce et de la débrouillardise                                    Marché de gros de Chelghoum Laïd (Mila)
Cet espace a pris au fil des ans l'ampleur d'un grand pôle de transactions commerciales, constituant le gagne-pain pour
des centaines de familles.
Le marché de gros de fruits et légumes de Chelghoum Laïd s'étend sur une superficie de 7 ha. Il est situé à l'entrée Est de la ville, le long de la RN5, et draine, chaque jour que Dieu fait, plusieurs centaines d'intervenants entre grossistes, détaillants, fournisseurs, prestataires, transporteurs et vendeurs de tout et de n'importe quoi. Tout ce monde hétéroclite, dont une bonne partie provient d'au moins une vingtaine de wilayas, s'y donne rendez-vous pour prendre part à une partition commerciale impliquant des sommes mirobolantes. Aux aurores, une armada ininterrompue de camionnettes, fourgons et engins de tout genre, bondés de produits agricoles y converge.
Les abords immédiats et l'enceinte elle-même n'arrivent plus à contenir toute cette flotte de véhicules soigneusement disposés les uns à côté des autres. Le silence pesant d'une longue nuit hivernale commence à s'estomper devant quelques émissions sonores et discussions bruyantes, bruits annonciateurs de l'ouverture imminente du marché et l'entame des transactions. A mesure que l'obscurité se dissipe, l'animation gagne en intensité. Le souk est plein à craquer. Les négociations sont de plus en plus distinctes et les cris et vociférations deviennent assourdissants.
Commerce tous azimuts
Dans ce tohu-bohu indescriptible, des dizaines de bambins se démènent comme de beaux diables. Ils vous accostent, vous assaillent de toutes parts pour vous écouler des sandwichs «maison», des pizzas, du tabac à chiquer, des cigarettes et toute une panoplie de sacherie. Les plus costauds, usant de leurs attributs physiques, se tournent résolument vers les travaux de manutention. «Notre boulot consiste à charger ou à décharger une ou deux cargaisons de produits. Nous gagnons pour une demi-journée de travail, harassante certes, entre 500 et 800 DA», nous ont confié deux jeunes s'activant au chargement d'une camionnette bâchée. Mourad et Khodja, deux recalés scolaires, accomplissent des travaux de manutention chez des mandataires et des grossistes pour aider leurs parents à faire face aux dures implications du quotidien.
Ils sont portefaix dès leur jeune âge, et ce n'est pas ce qualificatif peu revalorisant qui les dissuadera de l'exercer fièrement. «C'est dur de coltiner, des heures durant, des caisses de fruits et des sacs de pomme de terre, mais c'est mieux que de verser dans le vol et la rapine», ont-ils souligné. Les opportunités de glaner quelque gain foisonnent, pour peu qu'on soit un tantinet entreprenant. Des dizaines de chômeurs, de retraités et de pères de famille n'arrivant pas à joindre les deux bouts se sont convertis en chauffeurs de taxi, livreurs de marchandises, porteurs de colis, gargotiers, vendeurs de beignets ou de café' Des centaines d'autres, venant des localités avoisinantes comme Ouled Khelouf, Bouhatem, Aïn Melouk, Ferdjioua et Mila, affluent chaque jour au marché pour gagner leur pitance.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)