Algérie

Un élan de solidarité sans précédent



«Ils voulaient réprimer notre mouvement pacifique, mais ce sont des milliers qui nous ont rejoints aujourd'hui. On n'a pas peur de la matraque. Qu'ils utilisent autre chose s'ils veulent nous faire taire», a défié un étudiant de Boumerdès. Hier encore c'étaient les étudiants de l'Institut de journalisme et ceux de l'Ecole nationale des sciences vétérinaires qui ont adhéré à  la protestation. Tandis que leurs camarades, venus de Chlef, Tiaret, Mostaganem, Tlemcen, Oran, Mascara, Annaba, Jijel, Skikda, Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Ouargla, Blida, continuent d'affluer vers Ben Aknoun. La mobilisation a atteint hier son apogée. «On vient de dénombrer aujourd'hui la présence d'étudiants de 17 universités. Ceux qui ont donné l'ordre de nous tabasser ont provoqué l'effet contraire», déclare un étudiant.
Les étudiants de l'Ecole nationale supérieure (ENS) de Bouzaréah ont rejoint le mouvement en entamant une grève illimitée.
Ils demandent le classement des diplômés de l'ENS, bac+5 et bac+4, au même niveau que les diplômés des universités et des écoles de l'ancien système. Un classement qui leur permettra de s'inscrire en doctorat LMD. Par ailleurs, en revenant hier sur les traces du combat des étudiants, les agents de police antiémeute se sont retirés du siège du ministère laissant leur place aux agents de l'ordre public.
Adhésion massive
Des milliers d'étudiants, effrayés la veille, ont tenu tout de même  leur rassemblement hier. Ils sont venus de différentes universités du pays. Ils criaient haut et fort : «Haraoubia dégage», refusant les négociations. «On est une génération consciente, éveillée, capable de se prendre en charge. On maîtrise les moyens technologiques.
Personne ne pourra étouffer notre mouvement. Ni les membres de l'UGEL ni la propagande de certains journaux arabophones qui visent à  discréditer notre mouvement», ont clamé les étudiants qui poursuivent leur sit-in. «Nous allons passé la nuit ici». Tous les étudiants, qui sont arrivés aujourd'hui, confirment leur adhésion à  cette action. «Hier nous avions dû renoncer, car nous étions une cinquantaine. Quand nous avons vu le renfort de la police, nous ne voulions pas revivre l'enfer qu'on avait vécu l'autre nuit. Mais aujourd'hui, nous passerons la nuit ici», a fait remarquer un étudiant de Boumerdès. Son camarade de Chlef est revenu sur l'incident de la matinée. «Une quinzaine d'étudiants sont venus cette matinée pour défoncer le portail du ministère. En l'absence de la police, ce sont les étudiants protestataires qui ont constitué un cordon de sécurité pour protéger notre tutelle. Ce sont sûrement des étudiants de l'UGEL. Ils scandent des slogans en arabe littéraire. Ils n'arrivent toujours pas à  digérer leur exclusion de notre mouvement», a dénoncé un délégué, estimant que cet acte irresponsable ne vise qu'à justifier la violence manifestée hier par la police.
Des scènes de solidarité se manifestent déjà. Un étudiant distribue des morceaux de galette maison. Un peu plus loin, un autre distribue des bouteilles d'eau et le son de vuvezuela dominait les cris des protestataires.
 


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