Algérie

Un ECG pour la justice



Pour avoir dénoncé les faux moudjahidine, Benyoucef Mellouk a été condamné à 4 mois de prison. Pour avoir critiqué le recteur de l'université de M'sila, l'enseignant Ahmed Rouadjia sera jugé aujourd'hui en appel, après avoir été condamné à deux mois de prison. Le message que la justice adresse aux Algériens a le mérite d'être aussi clair qu'une photo biométrique : ne touchez à rien et surtout pas à la hiérarchie. Si des harkis sont devenus des magistrats qui se permettent de juger les Algériens « au nom du peuple », c'est que ce même peuple n'a pas su défendre son histoire. Mais si les recteurs d'université deviennent des shérifs qui appliquent leur propre loi dans leur district, c'est que l'Etat central a vendu ses prérogatives à des féodaux locaux pour avoir moins de chats à fouetter. Ce n'est peut-être pas un hasard, mais le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, a été hospitalisé, il y a quelques jours, après un malaise cardiaque.Première lecture : le ministre de la Justice a donc un c'ur, ce qui n'était pas évident au départ. Deuxième lecture : gérer la justice doit être quelque chose d'éprouvant pour les organes, notamment quand on doit répondre au téléphone à chaque minute pour aider les puissants à rester et leur éviter, à eux et à leurs enfants, d'avoir à payer pour leurs méfaits. A ce titre, Tayeb Belaïz s'est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, promettant des réformes tout en sachant qu'il est maintenu à ce poste pour garder intacte dans ses privilèges la caste des intouchables qui actionnent la justice comme on déclenche un surpresseur pour pomper du droit. Il aura failli, lui aussi, à cette mission de remettre de la justice dans le pays, les juges et les avocats représentant l'une des catégories les plus corrompues de tous les secteurs. Nous souhaitons quand même un prompt rétablissement au ministre, et à la justice en particulier.


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