Algérie

Un drone de reconnaissance abattu à coups de fusil mitrailleur à Al-Hodeida près du littoral occidental



Au Yémen, les combattants rebelles armés de vieux fusils Type 56 (variantes chinoises de l'AKM/AKS de Kalachnikov) et montant de simples motocyclettes bon marché de faible cylindrée continuent à abattre des drones de reconnaissance de la coalition menée par Ryad avec l'aide de ses alliés.Un drone de reconnaissance a été abattu par les combattants Houthis et alliés au nord-est de Heiss près d'Al-Hodeida sur le littoral occidental du Yémen la veille de l'Eid, marquant la fin du mois sacré du Ramadhan dans la plupart des pays du monde musulman. La coalition militaire menée par Ryad a gravement sous-estimé un adversaire totalement démuni sur le plan matériel mais disposant d'un esprit guerrier légendaire. Plus que le soutien limité de l'Iran, c'est un élément intangible et immatériel qui détermine le degré de résistance des rebelles yéménites face à une coalition des mieux armées au monde. Les «gueux» et la «va-nu-pieds» à peine armés ont tenu tête aux avions de combat F-15, Dassault Rafale et Eurofighter Typhoon, aux chars de bataille Leclerc et Abrams, aux obus d'artillerie Français et Allemands, aux bombes guidés par satellite et au laser, aux drones d'attaque de fabrication US et chinoise ainsi qu'aux soldats soudanais, égyptiens, saoudiens et les meilleures forces spéciales des pays de l'Otan ainsi qu'à des cohortes de compagnies de mercenaires originaires des quatre coins du monde. Toutes les interventions militaires étrangères antérieures dans ce pays qui fut autrefois l'Arabia Felix se sont très mal terminées. L'Egypte de Nasser s'y est cassé les dents durant les années 1960 lors de la guerre du Yémen du Nord qui avait opposé à l'époque presque les mêmes protagonistes que ceux du présent conflit. Le Yémen est un pays pauvre, détruit et ne disposant que de très peu d'infrastructures de base. Il n'y a qu'une population imprégnée d'une très forte tradition guerrière et un culte des armes. Les Saoudiens ont commis une lourde erreur stratégique en intervenant au Yémen. Outre le création d'un ressentiment durable, l'image de pays fort riches appuyés par les grandes puissances mondiales en train de s'acharner sur un pays désolé et misérable pour y soutenir un gouvernement qui leur est acquis face à d'autres composantes d'une société yéménite extrêmement complexe et éclatée, traversée par de nombreux clivages historiques et des lignes de fractures, est susceptible d'être une très puissante motivation pour le recrutement des guérillas dans ce pays meurtri. C'est un autre piège sans issue. Pire que le piège afghan.


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