Algérie

« Un droit qui reste à vulgariser »



Le représentant des Unions des consommateurs, Menouar Hacene et Mohamed Toumi, représentant la Fédération algérienne des consommateurs s'attellent, depuis peu, à la préparation du 13e Congrès arabe de protection du consommateur qui aura lieu à Oran les 20, 24 et 22 mars et ce, pour « inculquer au citoyen une culture de consommation raisonnée et originale ». Ils nous parlent, ici, des problèmes de la protection du consommateur en Algérie, du travail de sensibilisation qui est fait dans certains établissements, des diverses contraintes rencontrées, etc.Est-ce que le droit à la protection du consommateur existe réellement en Algérie '
D'abord, il faut souligner la louable initiative du ministère du Commerce, tout récemment de lancer le guide du consommateur, mais cela ne suffit pas. A vrai, dire c'est le consommateur algérien qui ne connaît pas bien ses droits. Il y a plusieurs niveaux où l'on peut, malheureusement, constater des pratiques contraires au droit, où les clauses ne sont pas respectées, comme la garantie, le service après-vente...
Justement, c'est un peu la défaillance des associations de défense du consommateur qui est à mettre en cause.
Malgré un problème de moyens, de subventions, d'absence de locaux, il y a beaucoup d'associations qui activent sur le terrain mais leur travail n'est pas médiatisé. Je ne vous cache pas que certaines ont fonctionné sans agrément. La nôtre n'a eu l'autorisation du ministère de l'Intérieur qu'en décembre 2011. Rien que celles qui ont pris l'initiative d'organiser le congrès d'Oran, et affiliées sous l'égide de notre Fédération, sont au nombre de 15.
Vous dites que c'est un problème de sensibilisation axé sur le comportement du consommateur, c'est-à-dire '
Nous estimons que les Algériens doivent apprendre les réflexes du bon consommateur et sur ce plan, les cités universitaires, les centres de formation seront mises à contribution pour toucher de larges pans de la société. Nous allons même demander l'autorisation du ministère des Affaires religieuses pour solliciter la formation des imams leur donnant les moyens de consacrer aux fidèles des prêches dans ce sens.
Est-ce que votre association a engagé des batailles contre certains fabricants, par exemple, des distributeurs qui ne respectent pas le droit de garantie '
Effectivement, et nous avons pu avoir gain de cause dans une affaire mettant en cause des concessionnaires dans le domaine automobile où il y a beaucoup de pratiques non conformes à la loi, sur la fluctuation des prix, les accessoires, les délais de livraison. Notre association accompagne le consommateur lésé dans la procédure judiciaire devant les tribunaux. Et là, je rappelle que vu les carences constatées au niveau de notre système de protection du consommateur, la fédération va faire mieux puisqu'elle va installer un stand, au niveau du salon de l'automobile pour mieux orienter nos concitoyens, à travers un dépliant, sur leurs droits et devoirs. Il a été mis gracieusement à notre disposition par la Safex que nous remercions en passant.
Il y a d'autres domaines, pourtant, où l'on se sent vraiment arnaqué....
Vous avez tout à fait raison, le secteur du tourisme, le transport, avec les retards et les annulations de vol. Le travail à faire ne manque pas. Prenons l'affaire des lubrifiants, combien d'automobilistes ont payé cher la qualité douteuse du gasoil servi par les stations de distribution. On a eu un grand débat, à ce sujet, dans une des émissions préparées avec la radio et nous n'avons pas manqué de les rappeler à leurs obligations... C'est-à-dire qu'ils (les responsables de Naftal) ont accepté de dédommager certains automobilistes pour les dégâts .... Ca veut dire surtout que notre travail porte ses fruits, du moins pour ces débuts.
Les produits de la contrefaçon sont aussi un aspect de la protection du consommateur que comptez vous faire là aussi '
Vous savez, il est difficile de faire de la lutte contre la contrefaçon sans avoir l'aide des représentants des marques elles-mêmes qui connaissent leurs produits. De grandes sociétés étrangères collaborent étroitement avec les Douanes algériennes qui leur signalent les arrivées, quitte à faire dans les 48 h une reconnaissance de visu de la marchandise pour s'assurer qu'elle est conforme. Autre exemple, comment reconnaître une marque de cigarette contrefaite si on ne donne pas des « outils » au douanier. Nous souhaitons nous aussi, développer, ce genre de partenariat.
Il reste un problème, comment le consommateur peut-il bénéficier de votre précieux concours '
Nous avons notre siège, à Alger, en plus de ceux des wilayas, mais nous attendons également la mise en service de notre numéro vert. L'Arpt, autorité de régulation des postes et télécommunications nous a attribué ce numéro (3000), il reste aux opérateurs de téléphonie mobile, Mobilis, Nedjma, Dezzy, de nous accorder les lignes. Nos démarches sont en cours avec leurs responsables et nous espérons qu'elles aboutissent le plus vite possible.


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