Un droit et un devoir bafoués par les parents Alimentation saine des enfants

Des médecins et des spécialistes sont arrivés à la conclusion que l'enfant est mal pris en charge par ses parents en matière d'alimentation.
Ratifiée par l'Algérie, la Convention internationale des droits de l'enfant, adoptée à l'unanimité le 20 novembre 1989, après la déclaration des Droits de l'enfant de 1959, par l'Assemblée générale des Nations unies, consacre spécifiquement le droit de l'enfant à une alimentation saine et équilibrée, lui permettant un meilleur développement physique et intellectuel.
L'article 27 stipule clairement, entre autres, que l'enfant a le droit à une alimentation adéquate. Dès sa naissance, le nourrisson doit bénéficier d'un allaitement maternel, en attendant d'introduire plus tard les aliments solides et diversifiés, essentiels dans le régime alimentaire. Le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques du nourrisson tant sur le plan nutritionnel qu'immunitaire. «Le lait maternel a tous les besoins métaboliques d'un bébé», souligne A. Nassima, pédiatre au CHU de Blida. Le droit à l'alimentation est tout simplement un droit vital, nécessaire et indispensable pour l'enfant, dans la mesure où la nourriture est un élément primordial pour le développement mental et la croissance physique.
L'enfant scolarisé, ou celui qui fréquente un établissement éducatif, est en droit d'avoir sa ration alimentaire du matin, riche notamment en calcium et en vitamines, afin d'aborder la journée dans de bonnes conditions physiques et mentales. Tel n'est pas le cas aujourd'hui chez de nombreux parents qui ne se soucient guère des besoins nutritifs de leur progéniture. Dans de nombreuses familles en Algérie, l'enfant est envoyé à l'école sans avoir pris un petit déjeuner convenable, ou pire, sans son bol de lait. «La plupart des enfants refusent de prendre leur lait le matin, et les mamans ne font aucun effort pour corriger cette mauvaise habitude de leur progéniture», affirme Mounira, enseignante dans une école primaire à Mouzaïa (Blida).
Et d'ajouter : «L'élève arrive à l'école le visage pâle, sans énergie et forcément il éprouve des difficultés à se concentrer sur les cours». Notre interlocutrice soulignera que de nombreuses mamans, et selon les témoignages accablants de certains élèves, ne se réveillent même pas le matin pour préparer le petit déjeuner à leurs enfants. «Elles se contentent de leur donner de l'argent pour acheter des chips ou des biscuits à bas prix à prendre lors de la récréation».
D'autres mamans, et pour ne pas faire trop d'efforts, préparent à leurs enfants des sandwiches froids, sans calories, ni vitamines. «Le petit déjeuner est un droit et est indispensable à la santé même de l'enfant, dans la mesure où il reconstitue les réserves énergétiques et caloriques épuisées pendant la nuit», affirme Dr B. Marwane, exerçant dans un centre de santé à Alger.
Et de poursuivre : «Le petit déjeuner peut comprendre du lait, un pot de yaourt, un jus ou un fruit». «Manger dehors est un danger pour l'équilibre de l'enfant. Un repas pris dans la convivialité familiale diminue considérablement les comportements agressifs chez l'enfant», note une psy.