Algérie

Un douloureux anniversaire


Un douloureux anniversaire
Date n L'Ukraine commémore le 26 avril le 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, pire accident nucléaire de l'histoire, qui a contaminé une bonne partie de l'Europe et dont le bilan sanitaire reste toujours controversé.à 01h23, en 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres de Kiev, dans le nord de l'Ukraine, explosait au cours d'un test de sûreté. Pendant dix jours, le combustible nucléaire brûla, rejetant dans l'atmosphère des éléments radioactifs qui contaminèrent, selon certaines estimations, jusqu'aux trois quarts de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, le Bélarus et la Russie, alors Républiques soviétiques. Moscou tenta de cacher l'accident. Située à seulement trois kilomètres, la ville de Pripyat et ses 48 000 habitants n'a ainsi été évacuée que dans l'après-midi du 27 avril. La première alerte publique a été donnée le 28 avril par la Suède, qui avait détecté une hausse de la radioactivité. Mais le chef de l'Etat soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, n'est intervenu publiquement que le 14 mai. Si au fil des décennies Tchernobyl semblait en grande partie oubliée par le monde, la catastrophe nucléaire à la centrale japonaise de Fukushima, provoquée en 2011 par un séisme suivi d'un tsunami, a ravivé les cauchemars relançant le débat international sur la sécurité de ce type d'énergie. Le jour anniversaire du drame, le chef de l'Etat ukrainien, Petro Porochenko, et Suma Chakrabarti, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), qui gère un fonds pour la sécurisation du site, doivent se rendre sur les lieux du drame pour rendre hommage aux victimes. Le nouveau sarcophage visant à protéger le site de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl est en pleine construction. Après des années de tergiversations, les premiers travaux ont été lancés en 2010 pour mettre en place une gigantesque arche en acier lourde de 25 tonnes et dont la hauteur de 110 mètres lui permettrait de recouvrir la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Réalisée par le consortium Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci, cette nouvelle structure étanche, d'un coût estimé de 2,1 milliards d'euros, est déjà assemblée et doit être glissée au-dessus de la vieille chape afin de devenir opérationnelle fin 2017. Avec une durée de vie de «100 ans au minimum», le nouveau sarcophage devrait donner du temps aux scientifiques afin de trouver des méthodes pour démanteler et enfouir les restes du réacteur accidenté et décontaminer le site censé redevenir une «pelouse verte» un jour. Mais au-delà de ses dimensions, cette arche permettra de mettre «sous cloche» le réacteur n° 4 qui avait explosé le 26 avril 1986. Si les fonds pour construire la chape ont finalement été trouvés, il «n'est pas clair» qui financera son exploitation et entretien, s'inquiète une source occidentale proche du dossier, selon laquelle cette question pourrait être abordée à l'assemblée des donateurs le 25 avril à Kiev. Ce sont aujourd'hui 615 millions d'euros qui manquent au compteur, que la BERD espère récolter à l'issue d'une conférence de levée de fonds londonienne fin avril 2015. Le réacteur éventré, qui contiendrait encore 97% des éléments radioactifs, constitue toujours une menace : le sarcophage de béton construit à la va-vite au-dessus de ses ruines se fissure déjà. En 2013, une partie du toit s'est déjà effondré.F.H./AgencesC'était un samedil Evgueni n'avait que 8 ans lorsque sa famille s'est installée en 1945 dans?cette ville alors soviétique. «Ca nous a sauvés de la faim. Ici, on pouvait?planter, récolter notre nourriture», dit-il, justifiant en partie son attachement à cette terre. «Je n'ai jamais voulu partir d'ici», lance-t-il?encore. Lors de l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale soviétique au cours d'un test de sûreté, le 26 avril 1986, Evgueni était au collège devant ses élèves.«C'était un samedi, l'accident venait d'avoir lieu (...) et nous on ne?savait rien à ce moment-là. On se doutait de quelque chose, car on voyait des autobus, des voitures militaires qui allaient vers Pripyat», une ville de 48 000 habitants -dont le personnel de la centrale- située à trois kilomètres?de Tchernobyl. «Personne ne nous a rien dit. C'était le silence», raconte-t-il. Evgueni est finalement évacué. Mais immédiatement, il veut rentrer chez lui. Il invente alors toutes sortes de stratagèmes pour revenir dans la zone,?alors bouclée. Il se fait passer pour un marin ou pour un policier chargé de surveiller la livraison de produits pétroliers. Il finit par rencontrer le directeur du service de surveillance des? radiations de la station et il lui demande un emploi. Il en obtient un et?depuis n'a plus jamais quitté la zone contaminée. Contre toute attente, il n'a?jamais été malade. Pourtant, il admet planter des légumes dans son jardin et?les manger. «Il y a une part de risque», dit-il simplement.La vie durablement contaminéel Dans les zones les plus contaminées, la catastrophe sanitaire n'a pas fini de sévir. Parmi les 600 000 à 900 000 liquidateurs, un grand nombre sont décédés ou tombés rapidement malades des suites de leur irradiation. Plus de 3,5 millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées [3] en Ukraine, 2 millions au Bélarus et 2,7 en Russie. Certains radioéléments projetés en masse lors de l'explosion, toujours présents dans les sols, sont entrés dans la chaîne alimentaire, comme le césium 137 et le strontium 90, dont les effets nocifs ne prendront fin que d'ici trois siècles. L'accumulation du césium 137 dans l'organisme va de pair avec une augmentation spectaculaire du taux de cancers et de pathologies cardiovasculaires, en particulier chez les enfants, mais atteint aussi l'ensemble des systèmes des organes vitaux. Elle provoque également des malformations congénitales, cancers et leucémies, maladies neuropsychiques, endocriniennes, ophtalmologiques, infectieuses ou auto-immunes, augmentation de la mortalité périnatale.


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