Un dossier lourd

Le gouvernement va s'attaquer à un dossier lourd et compliqué. En tous points de vue, la prise en charge d'un schéma national d'aménagement du territoire annoncée par le ministre de l'Intérieur, projetée sur les horizons de 2030, sera une ?uvre de longue haleine. Il était toutefois de bon augure qu'elle soit amorcée. Redonner un nouveau visage à ce schéma est d'abord une entreprise de modernité et s'appliquer à le simplifier permettra une fluide concordance à l'ensemble du dispositif législatif national pour consolider les innombrables nerfs vitaux qui régissent la vie du pays.Dans ce domaine d'abord, il est question de se pencher sur toutes les bizarreries qui touchent plusieurs localités. La première d'entre elles concerne les appellations. Il est en effet notoire que certaines sont encombrées par des noms dits qui frisent la farce sinon la drôlerie. On sait d'où vient le galvaudage désappointant des appellations de certains recoins du territoire et même de certaines cités urbaines, né souvent de quelques humeurs personnelles ou d'initiatives primaires que l'on a collées malencontreusement et sans fondement à des repères aléatoires de la culture populaire. Point de références à des faits marquants de l'Histoire algérienne ni aux splendeurs de la nature.
De l'aveu du ministre de l'Intérieur s'impliquer en profondeur dans le schéma national d'aménagement du territoire n'est pas une sinécure. L'aborder avec sérieux laisse présager une délicatesse et un art de la part de spécialistes avérés et variés dans de nombreux domaines. Ses multiples incidences sur la vie courante d'une large partie de la population algérienne avec le risque d'une négative synergie de sa part iront jusqu'au domaine des patrimoines et des biens et on devine la lourde charge qu'aura sur le dos l'administration en général.
A l'évidence, le gouvernement n'est pas sans savoir la complexité de ce qui apparaît comme une véritable révolution. Il ne versera pas dans une foulée hâtive pour rester dans la précipitation habituelle du passé puisque l'opération est programmée sur les dix ans à venir.