Algérie

Un dossier encombrant pour le gouvernement


Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, est revenu sur la question des subventions devant les membres du Conseil de la nation ; il a affirmé que la révision de la politique des subventions «prendra le temps qu'il faudra, en travaillant progressivement pour aboutir à des solutions efficaces à même de préserver et de consolider les acquis sociaux et permettant de cibler les véritables nécessiteux».Le dossier de révision de la politique de subvention, en cours d'examen depuis plusieurs semaines, semble donner du fil à retordre au gouvernement.
Acculé par une conjoncture économico-financière des plus défavorables, l'Etat se voit dans l'obligation de rogner sur les montants dédiés aux transferts sociaux, mais craint, compte tenu de l'impact négatif que cela pourrait avoir sur les ménages, une probable protestation sociale et une «récupération politique» du dossier.
D'où les différentes déclarations des ministres concernés par ce dossier, qui tentent non seulement de recadrer le débat sur cette question, mais surtout de convaincre les citoyens du bien-fondé d'une telle révision et de les rassurer sur le fait qu'il s'agit d'une «opération de ciblage» et non pas d'une levée totale des subventions.
Pas plus tard que jeudi dernier, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, est revenu sur cette question devant les membres du Conseil de la nation, il a affirmé que la révision de la politique des subventions «prendra le temps qu'il faudra, en travaillant progressivement pour aboutir à des solutions efficaces à même de préserver et de consolider les acquis sociaux et permettant de cibler les véritables nécessiteux».
Selon lui, le gouvernement ne décidera d'aucune mesure à ce sujet «sans avoir fixer les procédures et les étapes de mise en ?uvre», d'autant que l'opération n'est pas chose aisée, «car il s'agit d'établir un équilibre entre les différents scénarios qui doivent tenir compte de toutes les données».
Et de préciser que cette opération de ciblage des subventions «a pour objectif de mettre fin aux inégalités sociales, tout en assurant la pérennité de la trésorerie de l'Etat durant la période de stagnation économique».
Concrètement, le ministre des Finances a expliqué que le gouvernement travaille sur l'évaluation des éventuels impacts de cette réforme sur les principaux acteurs économiques en mesurant «l'effet de la réforme sur les différentes franges», citant en premier lieu les subventions «destinées aux ménages, à travers la définition des modalités de distribution de ces aides, en fonction des revenus, outre la définition des personnes dont le pouvoir d'achat pourrait être menacé par l'érosion due à la réduction progressive des subventions».
Il faut dire, cependant, que la définition de ce mécanisme pose problème, en l'absence d'identification précise et efficace des citoyens à faibles revenus. Interrogé, il y a quelques jours, sur les moyens d'identification des familles nécessiteuses qui bénéficieront des subventions ciblées, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a indiqué que le fichier national des personnes physiques nécessiteuses et destinataires des subvention sera élaboré avec la collaboration essentiellement du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et des directions de l'action sociale des wilayas (DAS).
La tâche semble de longue haleine et nécessitera, donc, beaucoup de temps. En attendant, Mohamed Benmeradi suggère, déjà, un mécanisme qu'il qualifie de sûr et offrant une certaine traçabilité, à savoir celui des paiements par chèque au profit des ménages concernés. «Les subventions seront adressées directement aux personnes concernées.
Les bénéficiaires seront classés par catégories et le montant de la subvention sera proportionnel au revenu des ménages. Les ménages concernés recevront des chèques mensuellement en guise de subventions», a expliqué le ministre du Commerce.
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