Algérie

Un don américain «détourné» de sa vocation


Un don américain «détourné» de sa vocation
Réalisé en 2006 sur fonds des Etats-Unis, le centre communautaire de Naciria, à 40 km à l'est de Boumerdès, n'assure pas la vocation à laquelle il était destiné initialement.Cet établissement, qui devait accueillir les personnes du 3e âge n'ayant pas famille, a été transformé depuis janvier dernier en une structure d'accueil des femmes en détresse et de mères célibataires, rattaché à l'établissement Diar El Rahma de Birkhadem. «Ce centre est un geste de solidarité et d'amitié du peuple des Etats-Unis d'Amérique aux citoyens de Boumerdès et au peuple de la République algérienne démocratique et populaire», lit-on sur une plaque de marbre collée en juillet 2006 devant le bloc administratif.Inaugurée pour la seconde fois, il y a 20 jours, par la ministre de la Solidarité, la structure comprend un bloc administratif et 10 grandes salles d'une capacité de 40 lits. Néanmoins, seules 10 jeunes femmes natives de diverses wilayas y séjournent depuis quelques mois. Les 30 autres lits sont inoccupés. Cela se passe au moment où des centaines de personnes en quête d'assistance, dont des citoyens souffrant de maladies chroniques, des handicapés, des sans domicile fixe (SDF), peinent à trouver où se réfugier ou se soigner.Selon la direction de l'action sociale (DAS), la wilaya compte 8363 personnes souffrant d'handicap mental et 469 personnes âgées qui vivent seuls. Les élus locaux disent avoir formulé, vainement, plusieurs demandes au ministère de la Solidarité, pour transformer la structure en une maternité ou un centre de dépistage du cancer de sein ou encore en une clinique de prise en charge des malades mentaux. «Nous sommes très sensibles aux malheurs qu'endurent les mères célibataires.Et ce n'est pas le fait que le centre soit réservé à la prise en charge de cette frange de la société qui nous dérange, mais plutôt le fait qu'il fonctionne au ralenti», dira un élu à l'APC. Selon lui, de nombreuses femmes en détresse ont quitté le centre quelques semaines après leur admission. Un responsable de la direction de l'action sociale de Boumerdès, lui, affirme que l'établissement est un centre de transit, précisant que les pensionnaires doivent trouver où aller dans un délai de six mois. «En 2015, pas moins de 31 mères célibataires et 70 femmes victimes de violence ont séjourné dans le centre. Mais aujourd'hui, il n'en reste qu'une dizaine», ajoute-t-il.Il est à noter enfin que le centre est resté à l'abandon durant plusieurs années à cause du laisser-aller et de la démission dont ont fait preuve les services en charge de sa gestion. Certains habitants de la région souhaitent le transférer au secteur de la santé en vue de le transformer en un centre de radiothérapie ou de dépistage du cancer du sein. Des services qui sont à présent inexistants dans la région et les wilayas environnantes..
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)