Algérie

Un documentaire sur l'histoire tragique des étudiants d'Iguala



Projeté jeudi à la cinémathèque d'Alger, ce film revient sur un réseau de narcotrafiquants, responsable du rapt d'une quarantaine d'étudiants, le 26 septembre 2014, dans la ville d'Iguala, dans l'Etat de Guerrero (Mexique).L'écran de la Cinémathèque algérienne s'est illuminé jeudi à 19h avec l'avant-première mondiale du film documentaire Guerrero, Mexique, 2014, de Ludovic Bonleux. D'une durée de 1h55 et en version originale sous-titrée en français, le générique cède aussitôt l'image à l'annonce "Guerrero, la ville où a été créé le drapeau du Mexique". "Ce documentaire long métrage, encore inédit en France, regroupe plusieurs années d'archives du réalisateur sur les exactions perpétrées au Mexique sur la population civile", lit-on sur le site "Un autre regard sur le monde - film et documentaire.com".
Présenté par les représentants de la plate-forme "Huesos de obsidiana", en l'occurrence Sharon Teran et Christopher Perez, ainsi que l'attaché culturel auprès de l'ambassade du Mexique à Alger et le directeur de la cinémathèque Salim Aggar, le film relate la lutte contre les barons de l'illégal réseau de substances psychotropes dit narcotrafic et qui ont été à l'origine de la disparition de 43 étudiants issus de l'Ecole normale rurale d'Ayotzinapa, le 26 septembre 2014, dans la ville d'Iguala, dans l'Etat de Guerrero au Mexique.
Selon les rapports officiels, ces étudiants s'apprêtaient ce jour-là à manifester contre des pratiques du gouvernement mexicain. Seulement, au cours du voyage, ils sont interceptés par la police locale qui fait usage de brutalité.
Néanmoins, il y subsiste des non-dits sur l'arrestation et sur la genèse du drame, car les conclusions de l'enquête officielle sont tout autres : "Les étudiants ont été livrés aux «Guerreros Unidos», un groupe mafieux local, alors que les élèves étaient censés être en garde à vue. Le bilan est de 27 blessés, 6 morts et 43 disparus."
Du reste, "trois citoyens se révoltent contre l'injustice et l'impunité. Coni, au sein de la police communale FUSDEG, s'oppose aux bandes du crime organisé ; Juan s'oppose aux élections locales pour instaurer une démocratie directe, alors que Mario recherche son frère, kidnappé par les narcotrafiquants. Tous trois doivent faire face au sacrifice et au doute dans une région qui s'enfonce tous les jours plus dans la violence" (source "Un autre regard sur le monde").
En parallèle à l'avant-première, le hall de la cinémathèque s'est embelli d'une exposition de photos dont "le mouvement" de Guillermo Carrillo et "Visage, parcours, gestes et paysages" de l'anthropologue Michelle Salord. À noter que depuis 2002, Ludovic Bonleux a réalisé trois documentaires et un essai photographique sur la violence politique et les disparitions forcées au Guerrero, Mexique.
Son dernier film, Guerrero (2017), a été sélectionné dans de nombreux festivals au Mexique et aux Etats-Unis jusqu'à aujourd'hui. Il a suivi des études d'histoire, de photographie et de cinéma documentaire au Mexique, aux Etats-Unis et en France. Au demeurant, l'afflux du public à la cinémathèque est le signe prometteur sinon le démenti cinglant infligé à la face des "tristus" qui prédisaient il y a peu la fin des sorties au cinéma.

LOUHAL Nourreddine


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