Algérie

Un document judiciaire clé publié mais caviardé



Un juge américain a ordonné jeudi la publication d'un document judiciaire exposant les motifs de la récente perquisition de la police fédérale (FBI) au domicile en Floride de l'ancien président Donald Trump, tout en acceptant que le texte soit copieusement caviardé. Le document, censé détailler les raisons qui ont poussé le ministère de la Justice à enquêter et qui pourrait révéler l'identité de certains acteurs du dossier, devait être rendu public, hier, à 12h00 (16h00 GMT), a décidé le juge fédéral Bruce Reinhart. Mais la plupart de ces éléments resteront probablement secrets, Reinhart ayant accepté la demande du ministère de la Justice, qui arguait d'un besoin «impérieux» de caviarder d'importantes parties du document dans l'intérêt des investigations. Lundi, Bruce Reinhart avait ordonné que ce compte-rendu soit au moins partiellement publié, citant l'intérêt du public pour la perquisition du domicile d'un ancien président américain, sans précédent. Les autorités s'étaient opposées à sa publication, disant qu'elle nécessiterait un caviardage «si important que le reste du texte divulgué serait dépourvu de tout contenu significatif». Le 8 août, le FBI avait perquisitionné la résidence de Donald Trump en Floride, Mar-a-Lago, saisissant des cartons de documents confidentiels que le républicain n'avait pas rendus aux pouvoirs publics, malgré de multiples demandes. Donald Trump, qui flirte avec l'idée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2024, n'a pas de mots assez forts pour dénoncer cette perquisition, qu'il voit comme l'illustration d'une «chasse aux sorcières» le visant. Jeudi, le magnat a de nouveau clamé son innocence sur son réseau Truth Social, accusant «les procureurs démocrates de la gauche radicale» d'avoir «illégalement perquisitionné (sa) maison». «Ils ont même forcé mon coffre-fort, un acte inqualifiable!», s'est-il indigné. Par ailleurs, les signaux inquiétants sur la santé financière et les perspectives du réseau social de Donald Trump, Truth Social, se multiplient, six mois seulement après le lancement de la plateforme, dont le trafic est modeste. La chaîne Fox Business Network a rapporté jeudi que la société avait interrompu ses versements à son hébergeur, RightForge, et accumulé une ardoise qui se monte désormais à 1,6 million de dollars. Sollicités, la maison mère de Truth Social, Trump Media and Technology Group, et RightForge n'ont pas donné suite. En outre, la fusion de TMTG avec le véhicule coté Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit lui permettre de recevoir de l'argent frais, tarde à se concrétiser, 10 mois après son annonce. Jeudi, DWAC a publié l'avis de convocation à son assemblée générale extraordinaire, le 6 septembre, durant laquelle les actionnaires seront appelés à valider le report d'un an du délai prévu pour aboutir à cette union, au 8 septembre 2023. Ils préviennent que, faute de vote favorable, la société «serait forcée de se dissoudre». En cas de succès, la fusion doit injecter environ 1,25 milliard de dollars dans TMTG, même si certains investisseurs peuvent encore se désengager et réduire l'enveloppe. Selon des états financiers publiés mardi, DWAC ne disposait plus, fin juin, que de 3 000 dollars de liquidités disponibles, la somme levée en Bourse étant bloquée dans l'attente de la fusion. DWAC fait l'objet d'une enquête des autorités fédérales américaines, qui ont soumis leurs éléments à un grand jury en vue d'un possible procès pénal. La société est aussi visée par une enquête de la SEC. Lancé fin février, Truth Social se veut une alternative aux grands réseaux sociaux, Twitter en particulier, dont Donald Trump est suspendu depuis début janvier 2021, avec la liberté d'expression pour leitmotiv. Mais six mois après ses débuts, la plate-forme n'apparaît qu'en trentième position des applications de réseaux sociaux dans le classement des téléchargements sur iPhone, publié par Apple. Selon la base de données Statista, l'application n'est téléchargée qu'une cinquantaine de milliers de fois par semaine seulement. Le compte de l'ancien président américain compte bien 3,91 millions d'abonnés sur Truth Social, mais le chiffre reste loin de ses 79,5 millions d'abonnés sur Twitter au moment de sa suspension. DWAC a perdu 2,42% à Wall Street jeudi. La valeur du titre a fondu de 71% depuis son sommet de l'année, début mars.


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