Algérie

«Un dialogue transparent, sans injonction ou interférence»



«L'opposition algérienne dispose de nombreux espaces, ce qui est très positif, mais ce forum pour le dialogue est un espace qui a pu rassembler un nombre important de partis politiques et d'acteurs de la société civile. C'est un fait exceptionnel que nous devons saluer.Cette conférence propose un cadre pacifique de sortie de crise qui s'appuie sur trois piliers : la qualité des personnalités qui devront présider le dialogue national, un dialogue transparent sans aucune injonction ou interférence, un objectif clair qui consiste à organiser une élection présidentielle. L'Algérie est victime d'une crise de légitimité et cette crise ne peut être dépassée que par une élection démocratique, propre et honnête.
Les personnalités qui auront à conduire ce dialogue, l'Algérie en compte un grand nombre. Ces personnages doivent être propres, ne pas avoir été mêlés à la corruption, qu'ils n'aient aucune ambition politique et ne soient pas partisans. Toute personnalité qui répond à ces conditions pourra conduire le dialogue national.»
SOUFIANE DJILALI, PRESIDENT DE JIL JADID :
«La solution devra venir du dialogue»

«Ce forum est un premier pas pour ouvrir un dialogue au sein de l'opposition. Dans tous ses courants et toutes ses représentations. Il n'est pas complet et il n'est pas exhaustif mais c'est une première étape. La solution finale devra venir par le dialogue et non pas par la violence, cela peut donc ouvrir des perspectives.
Tous les partis politiques ont leurs positions, ils ont cependant leurs places ici, au sein de ce forum. Je parle notamment des partis démocrates d'opposition . Pour le moment, ils ont fait le choix de ne pas participer, c'est leur évaluation et c'est leur droit. Mais j'espère qu'au final, il y aura une entente générale sur une feuille de route, pour pouvoir négocier en position de force, vis-à-vis du pouvoir.»
LAKHDAR BENKHELAF, PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL DU PARTI EL ADALA :
«L'armée doit garantir l'application des résultats du dialogue national»
«Nous estimons que le forum a atteint ses objectifs avec plus de 800 participants représentant les partis politiques, la société civile et différentes corporations. Le document que nous avons préparé servira de plateforme pour le dialogue qui sera mené prochainement. Ce document comporte des mécanismes pour une solution politique et des mesures d'apaisement. Cette rencontre est une victoire pour la démocratie, pour les partis politiques de l'opposition.
Nous espérons juste que notre proposition sera prise en compte par le pouvoir réel, c'est-à-dire l'institution militaire. J'espère que l'état-major réagira positivement et qu'il ne reproduira pas la réaction négative de 2014, lorsqu'il avait qualifié l'initiative de l'opposition de ?'non-événement''. Dans son dernier discours, le chef de l'Etat par intérim avait déclaré que l'armée n'interviendra pas dans le processus de dialogue. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que l'armée est le pouvoir effectif en Algérie. Il reviendra à l'institution militaire de garantir le respect du résultat du dialogue national. Nous n'allons pas compter sur Bensalah qui est une simple marionnette ou sur Bedoui qui doit partir incessamment en prison.
Pour ce qui est de la sélection des personnalités nationales qui conduiront le dialogue, nous avons posé des conditions claires : il ne faut pas qu'elles soient corrompues, qu'elles n'aient aucune implication dans le régime de Bouteflika ni dans la promotion du 5e mandat. Il faut que ces personnalités soient acceptées par le peuple algérien, et c'est la condition la plus importante. Nous ne pourrons pas négocier avec des personnes rejetées par le peuple.»
KAMEL MESSAOUDI, MEMBRE DE L'INITIATIVE NATIONALE DES ETUDIANTS :
«Nous sommes ici pour faire entendre la voix des étudiants»
«L'Initiative nationale des étudiants est présente dans toutes les wilayas. Nos adhérents sont sortis le 22 février, puis le 26 février aux côtés de centaines de milliers de citoyens et d'étudiants pour demander la fin de l'ancien système. Notre présence aujourd'hui à ce forum pour le dialogue national est logique car nous avons nos propositions à faire valoir en qualité d'instance estudiantine.
Nous revendiquons la participation des jeunes dans toutes les initiatives politiques. Personnellement, je regrette que les jeunes soient exclus et c'est d'ailleurs le cas aujourd'hui. Il suffit de voir l'âge des participants qui sont au premier rang de ce forum pour le confirmer. Nous sommes ici pour faire entendre la voix des étudiants. Bien sûr, nous ne représentons pas l'ensemble des étudiants car d'autres organisations sont également très actives. Nous continuerons à sortir tous les mardis dans les rues des villes d'Algérie pour défendre le projet d'un Etat démocratique et civil. Les étudiants poursuivront la lutte jusqu'à ce que le pouvoir prenne en compte les revendications légitimes du peuple. L'Initiative nationale des étudiants aura l'opportunité de présenter ses propositions à l'occasion d'une conférence nationale qui se tiendra mardi prochain à Alger.
Propos recueillis par Tarek Hafid


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)