Algérie

Un dialogue productif privilégiant les intérêts supérieurs de l'Algérie



Le porte-parole du parti du RND qui traite un ex-ministre de la République en l'occurrence celui de l'Energie « d'intelligence avec l'ennemi», c'est-à-dire les Etats-Unis d'Amérique, accusation d'une extrême gravité, un Premier ministre en fonction qui qualifie ce même ministre de vouloir dilapider les ressources du pays, l'ex-ministre de l'Energie qui qualifie la politique actuelle du Premier ministre de suicidaire pour le pays, dressant un bilan «noir» de ses différentes actions en tant que Premier ministre depuis 1995, toutes ces querelles étalées en plein jour donnent une image négative de l'Algérie.Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie. Un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société s'impose afin de faire face aux tensions géostratégiques et budgétaires et stabiliser le corps social surtout que l'Algérie s'apprête à vive un grand évènement l'élection présidentielle prévue en avril 2019. C'est l'unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l'on veut éviter la déstabilisation, ce qu'aucun patriote ne souhaite.
Les différentes composantes de notre société, les forces sociales et politiques qu'elle recèle, les intérêts particuliers et ceux de la collectivité nationale, les acteurs connus ou méconnus de drames terribles, sont aujourd'hui puissamment interpellés et mis devant leurs responsabilités historiques. Ils doivent, en vidant définitivement une querelle qui a fini par un passé récent (1990/1999) de manière tragique, et qui avait mis quasiment le pays à genoux, concourir ensemble au retour de la paix, de la concorde et de la stabilité.
Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux. L'Algérie a besoin en ces moments à la fois de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2018/2020 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser. C'est le sens profond de ce message animé seulement par la raison et le patriotisme.
Tout en relevant effectivement d'une problématique complexe cette entreprise est sans exagération aucune, une ?uvre de survie nationale et un acte de courage lucide, de générosité raisonnée et d'espoir mérité. Car des défis importants attendent l'Algérie principalement ceux d'une transition véritable qui doit voir la poursuite de la stabilisation macro-économique, la mise en ?uvre de véritables réformes structurelles et la modernisation de notre système politique pour renouer avec le développement et la démocratie. L'Algérie connaît en 2018 la paix et la stabilité et il faut rendre un hommage à l'ANP et à nos forces de sécurité. Mais existe un lien dialectique entre développement et sécurité. Sans véritable développement, il y a risque de tensions sociales qui engendreront l'insécurité.
Aussi, restent d'autres défis qui sont un préalable à une entreprise plus grande : la transformation profonde de l'Algérie, en tant que société et nation, et sa projection dans un avenir que les grandes nations préparent aujourd'hui avec la plus grande rigueur: un partenariat de choix avec les puissants de ce monde et une position «pivotale» dans l'espace géopolitique africain et dans l'environnement géopolitique euro-méditerranéen auquel appartient l'Algérie. Ce défi nous concerne directement, au plus haut point notre passé récent, nos différends présents parfois la haine insidieuse qui habite certains d'entre nous et qui peut hypothéquer notre avenir commun si nous n'y ne prenons pas garde. Aujourd'hui, en ce mois de janvier 2018, nous n'avons droit ni à l'échec ni aux tergiversations.
Nous n'avons d'autre choix que celui de mobiliser l'ensemble de nos ressources surtout humaines. Le choix des hommes renvoyant à la moralisation de la société, devant éviter les règlements de comptes inutiles, renvoyant à une justice indépendante fondement de tout Etat de Droit sera déterminant en ce XXIe siècle.
Les méthodes autoritaires bureaucratiques du passé, sans concertation et dialogue avec l'ensemble des composantes de la société avec des politiques périmées des années 1970 sont suicidaires pour le pays. Il s'agit de lever concrètement les contraintes d'environnement au milieu des affaires afin de mettre fin au statu quo que je définis comme l'inertie par l'autosatisfaction. L'objectif stratégique est de traduire en termes concrets nos potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l'aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et le défi écologique. Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementé depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l'a fait maintes fois face à l'adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.
C'est pourquoi, comme je l'ai démontré récemment dans un long interview au quotidien américain American Herald Tribune du 28/12/2016 et au quotidien financier français. La Tribune FR du 07 mai 2017, je tiens à considérer que la stabilité de l'Algérie, acteur stratégique de la stabilité de toute la région, qui ne saurait signifier statu quo, mais mener des réformes dans un mouvement historique positif, est un passage obligé vers la reconquête de notre cohésion nationale et la construction d'un front intérieur solide et durable en faveur des réformes politiques et socio-économiques face aux enjeux des nouvelles mutations mondiales dans les domaines militaires, sécuritaires, politiques, économiques, sociales et culturelles dont le pivot est la bonne gouvernance et la réforme de l'école tenant compte du fondement du développement ère du XXIe siècle basée sur le savoir.
Face aux tensions actuelles, je constate malheureusement, avec de nombreux observateurs que les actions menées par le gouvernement actuel manquent de vision stratégique, ce qui a conduit à des polémiques inutiles, s'étant enfermé dans une gestion étatiste bureaucratique du passé, le dialogue concernant toute la société et pas seulement certains cercles intéressés par la captation de la rente.
Ces polémiques faute d'un dialogue et d'un débat productif donnent une image négative de l'Algérie auprès des observateurs étrangers et découragent tout investisseur potentiel qu'il soit étranger ou local. Concernant justement la charte partenariat public privé et l'ouverture du capital des entreprises publiques ( il faut appeler un chat un chat pour ne pas paraitre ridicule devant les partenaires étrangers, étant une privatisation partielle), je me félicite de la décision du président de la République d'avoir recadré les décisions relatives à ce document inachevé qui mérite une reformulation dans beaucoup de domaines, devant éviter le danger du passage d'un monopole public à un monopole privé rentier beaucoup plus néfaste.
D'ailleurs la charte PPP ne repose sur aucun encrage juridique, donc aucune valeur juridique, du fait qu'elle n'a pas été adoptée par le Parlement suite à un Conseil des ministres, comme cela se passe dans un Etat de Droit. L'objectif stratégique est de favoriser un système concurrentiel, loin des relations de clientèles, selon le couple efficience économique et nécessaire cohésion sociale. Aussi il ne s'agit pas d'enlever des prérogatives au Premier ministre, étant un coordinateur, qui n'est pas un chef de gouvernement, étant dans un régime semi-présidentiel, mais de se conformer aux règles institutionnelles.
Connaissant parfaitement ce dossier sensible, afin d'éviter toute confusion, selon la loi en vigueur, ce processus étant éminemment politique, toute ouverture totale ou partielle du capital relève en dernier ressort du Conseil des ministres, présidé par le président de la République, et non du Conseil des participations de l'Etat, qui n'est qu'un organe de propositions et d'exécution. En résumé, l'Algérie a toutes les potentialités de sortie de crise mais sans le le retour à la confiance aucun développement n'est possible.
Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie Cela implique une gouvernance rénovée, une vision stratégique clairement datée, une concurrence saine et loyale. L'actuelle politique économique a besoin d'être recadrée pour s'adapter tant aux réalités nationales que mondiales, selon le couple indissociable efficacité économique et justice sociale.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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