Un détenu écope de 3 années de prison ferme à Mascara

Il tentait d’introduire du kif en milieu carcéral Pour avoir tenté d’introduire 0,3g de kif, de quoi agrémenter son séjour en milieu carcéral, le nommé H.Y. repris de justice, connu des services de police, a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Mascara qui lui a infligé la peine de 3 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 20.000 Da. L’inculpé s’était fait épingler dans la journée du 2 avril écoulé, après avoir commis un premier délit, qui lui a valu d’être présenté au parquet et placé sous mandat de dépôt. Au moment de son incarcération, il fut soumis à la fouille réglementaire d’usage en milieu pénitentiaire.Le gardien préposé au contrôle trouvera sur lui une petite quantité de kif, de l’ordre de 0,3g, bien dissimulée dans un coin de sa poche. Cela suffira pour qu’il fasse l’objet d’une autre procédure judiciaire, celle prévue pour avoir tenté d’introduire du kif en prison. Comparaissant une première fois, en date du 15 avril dernier, le juge lui a demandé d’expliquer pourquoi avait-il voulu introduire l’objet du délit en prison. Le prévenu affirmera en réponse que la petite boule enveloppée (kemoussa) qu’il portait sur lui n’était pas du kif mais plutôt de la terre ramassée au mausolée d’un marabout, pour... conjurer on ne sait quel mauvais sort. «Trab Sidi Mansour», avait-il précisé d’un ton qui ne prêtait pas à équivoque. Le président de la Cour, sans mettre en doute le dossier de l’affaire, feignit de jouer le jeu et ordonna l’analyse de la substance suspectée par le laboratoire régional de la police scientifique, avant de renvoyer l’affaire pour complément d’information. Lors de l’audience de mardi dernier, le président fit la lecture des résultats d’analyses confortant le rapport d’expertise. Ce même rapport détermine que cette poudre renfermait une espèce de cannabis, substance à effet hallucinogène et confirme qu’il s’agit bien d’une drogue. Le résultat d’analyse n’empêcha pourtant pas l’accusé d’ergoter et de s’en tenir fermement à sa version du talisman. Il n’en fallait pas plus au procureur pour mettre en évidence le caractère sournois du repris de justice, expérimenté en la matière et qui use du levier de la superstition pour se barricader derrière elle et pour mieux tromper ses juges, ce qui demeure impardonnable. Il a été requis donc à son encontre 3 ans de prison ferme et 12.000 Da d’amende. Devant un cas aussi flagrant, la défense n’a pu obtenir de mieux que la confirmation par le tribunal de la peine requise, en assaisonnant même l’amende au passage pour la porter à 20.000 Da. Aïd K.